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La Prom' Classic 2018

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En ce premier dimanche de l’année, j’ai signé un retour sur le bitume et les palmiers avec la Prom’ Classic, ou comment courir la classique sur la Promenade. En effet, il s’agit de ma deuxième participation à cette course de 10km, mais ma première sur l’avenue mythique de Nice. Car l’an passé, nous avions couru sur la Voie Henri Matisse, laissant la Promenade endeuillée suite aux attentats perpétrés le 14 juillet précédent. En tant que niçoise, faire cette course dans ce lieu avait une symbolique forte ; à moi, à nous la Prom’ !

Courir la Prom’ Classic

La Promenade des Anglais est véritablement un classique du coureur niçois. C’est là même que j’ai commencé à courir quand j’ai voulu rallonger les distances. C’est cette même route que je prenais en vélo pour aller à la fac (avant d’avoir une voiture, tout de même pratique). La Prom’ c’est le classique de tous les niçois. Un tel classique, que la course éponyme a rassemblé presque 8 000 personnes cette année !

Une course loin des petites courses provinciales donc. Le prix du dossard s’en ressent aussi, même s’il faut l’avouer, les mesures de sécurité, coûteuses mais nécessaire, ont été mises en place pour cette édition. Et puis, si vous aimez bien courir à Nice, vous collectez des « points » qui vous permettent de réduire le prix de vos prochains dossards. Une certaine manière de prouver fidélité et amour à notre belle ville azur.

Prom' Classic 2018

Le départ de la Prom’ Classic

Bien que j’avais prévu depuis un moment dans un coin de ma tête de faire cette course avec mon amie parisienne Maud, toutes les deux avons laissé la magie des fêtes nous emporter … jusqu’à se retrouver face à des prix de billets de train exorbitants ! Et puis au vu de mon manque d’entraînement (encore !), nous décidons que je prendrais le départ sans mon lapin d’Alice pour me donner un tempo que je ne pensais pas pouvoir suivre.

Qu’importe, j’ai mes champions qui font la course aussi … et qui finissent par m’embarquer dans leur SAS 40-45min ! Autant vous dire que le stress monte d’un cran face à l’idée de me faire doubler par tout le monde. Avec Céline, nous comparons notre pression avec notre rythme cardiaque indiqué sur nos montres, en essayant de le prendre à la rigolade. Mais intérieurement, je peine à me souvenir quand est-ce que j’ai couru 10km ces dernières semaines. Je visualise mes chronos plus proche du footing que d’une allure course … et me demande ce que je peux prévoir comme allure de course !

Ces quelques minutes d’attente avant un départ très bien orchestré sont donc un vrai bouillonnement de doutes intérieurs. Jusqu’à que je pose le pied sur la ligne de départ …

La course du 1er au 5ème kilomètre

Mes jambes entrent en action, je zieute ma montre, zig-zague entre quelques coureurs. Je n’ai plus aucunes pensées, je suis dans mon élément. Dans ma concentration, je perds Céline quelques centaines de mètres plus loin. Je ne veux pas regarder ma montre tout le temps, alors je cherche des yeux un profil courant à l’allure que je souhaite.

Je la trouve, avec son maillot d’un club d’athlétisme et son short violet. Je me mets dans ses pas, et vérifie rapidement que je suis sur la bonne cadence. Mon souffle est régulier, je ne ressens aucunes gênes. Ma régularité me surprend, mais j’en profite, car je sais qu’au retour les bourrasques de vent sont susceptibles de me freiner.  Je passe les 5 km en 24min15 sec, ce qui doit être dans un de mes meilleurs temps. Et surtout je me sens extrêmement bien malgré l’effort.

La tempête du 6ème au 10ème kilomètre

La crainte du vent sur le retour du parcours se confirme. Bien que je n’aie pas senti de vent dans le dos à l’aller, sur le retour, les bourrasques arrivent de biais et par intervalles. La cadence ralentie malgré toute l’énergie que je donne pour tenter de la conserver.

Je perds ma coureuse au tempo parfait qui souffre aussi du vent et décide, elle, de faire un crochet sur le ravito. Elle ne me rattrapera pas. La suite de la course s’annonce au mental, entre recherche de coureurs pare-vent, grimaces face au vent, et tentatives d’accrochages à la cadence d’autres coureur(se)s, pour me donner un peu de force. Je lutte contre le vent qui m’épuise, et l’arrivée au 8ème kilomètre signe le début de la vraie lutte intérieure entre l’envie de finir en trottinant et celle de tout donner. La tempête se fait aussi intérieure qu’extérieure.

Je ferme les yeux, ma respiration difficile m’arrache des cris gutturaux, et j’aligne les foulées. Au 9ème kilomètre, un coureur décide de m’amener jusqu’à l’arrivée. Je lui lance un « Je te suis » et j’accélère dans ses pas. Je donne toute l’énergie qu’il me reste, et passe la ligne d’arrivée en 50min et pas une seconde de plus.

Prom' Classic 2018

L’arrivée de la Prom’ Classic

Hébétée, je suis satisfaite de moi, même s’il me manque ces quelques secondes de moins pour être parfait, ce chrono signe ma progression de l’année 2017. Il me montre à quel point j’ai pu évoluée. Et surtout, que j’ai de quoi avoir un peu plus confiance en mes compétences.

Prom' Classic 2018

Bien que les 10km ne soient pas ma distance favorite, ils sont l’exercice nécessaire (de mon point de vue) pour réaliser la progression. Cette dernière, si significative pour moi dans mes envies de courses toujours plus longues !

En définitive, la Prom’ Classic est une très belle course, de celles qui mettent le pied à l’étrier pour un début d’année, sous le soleil et les palmiers (accompagné du vent parfois). Une très jolie course, où les coureurs sont rois sur la mythique Prom’. Une course pour …

(Par)courir le monde autrement !

Camille CourtenVert de Visit and Run