Blog

A quand des courses écolos ?

En lisant l’article de Muriel Foenkinos dans le dernier Running Attitude, je me suis rappelée à quel point les courses officielles (sur route principalement) ne joue pas réellement le jeu de l’écologie et de la citoyenneté. Parce que si on y regarde de plus près, la course à pied peut être un sport vraiment très polluant : bouteilles et emballages laissés à l’abandon aux bords des routes, manque de covoiturage, etc.

Courses & émissions de CO²

Lorsque nous participons à une course officielle, nous sommes loin d’être les plus écolos. Dans la plupart des villes, nous prendrons notre voiture pour nous rendre à la course, le covoiturage ne concernant qu’un nombre réduit de personne. Il est vrai que l’organisation pour le covoiturage et les navettes semblent souvent aléatoire, et on est bien mieux dans notre véhicule personnel qu’à attendre le bus dans le froid. Les parkings à vélo devraient être plus souvent proposés, au vu de l’utilisation intensive des vélos en libre-service les jours de courses. Soit, les infrastructures sont propres à chaque ville, et pour parler de ce que je connais, il sera plus facile de se rendre en transport à une course parisienne, même en venant de banlieue, qu’à une course niçoise (surtout en venant de banlieue !). La marge de progrès est grande, mais elle ne dépend pas que de l’organisation de la course.

Des ravitos plus écologiques

Cependant, il y a un autre point qui dépend totalement de la course : les ravitaillements ! Une évidence pour les coureurs français, mais ils ne sont obligatoires sur toutes les courses dans le monde. Leur suppression serait-elle un bon moyen de limiter les déchets ? Je ne pense pas forcément. Pourtant, c’est un sujet important au vu des véritables champs de bataille de bouteilles plastiques et sachets de gels, délaissés après le passage des coureurs. Triste figure, qui nécessitera le travail minutieux des bénévoles et agents de mairie.

Le gobelet écolo-friendly ?

Mais nous pouvons faire mieux ! Les bouteilles en plastiques sont couramment remplacer par des gobelets en carton ; biodégradables peut-être, mais le meilleur déchet est celui qui n’existe pas. Que penser des billes d’eau Swala ? Après le grand effet d’annonce sur la course du Grand Paris (où je n’ai pu le tester, puisque réservé aux premiers milliers de coureurs), je n’en ai plus entendu parler … En 2018, nous devrions pourtant miser sur le biodégradable ! Alors si nous devons continuer avec les gobelets, pourquoi ne pas proposer plus de poubelles à tri sur le parcours, et pas seulement dans les mètres suivants les zones de ravitaillement. Enfin, il existe aussi la solution des Hydrapouch que je vous laisse découvrir ici. Nous sommes nombreux à garder notre bouteille ou gobelet à la main encore quelques kilomètres après le ravitaillement. Moins de déchets, moins de danger à glisser sur une bouteille et plus de civisme, on a tout à y gagner, non ?

Grande Course Grand Paris

Manger vrai, manger écolo

Quid des ravitos solides ? Interdire les tubes de gel ? Nous ferions fasse à une troupe de runners en furie ! Mais pourquoi ne pas penser à distribuer un filet spécial pour collecter les tubes vides en même temps que les dossards. Bien plus utiles que les pubs des sponsors de la course. Nous pourrions également passer aux ravitos avec de vrais aliments : bananes coupées, fruits secs, cacahuètes et carré de sucre. Souvent l’apanage des ravitos d’arrivée, ce sont pourtant des aliments digestes et facilement mangeables pendant une course. Il existe aussi des tubes de gel rechargeables, que le coureur n’aura pas envie de jeter, et même des poches à pompotes réutilisables pour ceux qui aiment ce type de ravito ! Une fois fini, on le plie dans une poche, et c’est fini ! Est-il si difficile de remettre son tube de gel vide dans sa ceinture à munition, ou de le garder dans sa main jusqu’à voir une poubelle ? Si le civisme semble une évidence pour certains (comme Isabelle sur le marathon de Lausanne), il ne l’est pas pour d’autres.

Marathon de Lausanne 2017, Camille Court en Vert

La discussion sur le sujet doit rester ouverte, sans invectiver autrui, sans mépris, mais avec amour pour demain, pour notre planète. J'espère que vos réactions seront nombreuses, ici et sur les réseaux, pour dialoguer et partager. Parce qu’en faisant attention à l’un l’autre, en comprenant le pourquoi du geste de chacun, nous pourrons tous ensemble …

(Par)courir le monde autrement !

Camille CourtenVert de Visit and Run