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Être bénévole sur l'IronMan de Nice

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L’IronMan de Nice, c’est cette épreuve mythique avec ces athlètes incroyables qu’on apercevait au loin sur la Promenade des Anglais quand j'étais petite. Un sport inaccessible, de haut niveau. Il faut dire qu’enchaîner 3,8km de natation, 180km de vélo sur les cols de l’arrière-pays niçois et un marathon, c’est une belle affaire qui demande entraînement, persévérance, et force mentale.Pourtant, dimanche 24 juin, j’ai vécu cette journée à fond derrière ces triathlètes, et aujourd’hui je vous le dis : l’Ironman c’est de la passion !

Dimanche dernier, je me suis levée aux aurores avec pour objectif de suivre mes copines Solène et Constance, mais aussi de participer à l’IronGirl avec les ambassadrices du Happy Running Crew ! Une journée bien chargée s’annonçait, riche en efforts et en émotions.

Le départ de l’Ironman de Nice

5h20, je viens de trouver une place non loin du Vieux-Nice. Mon thermos de café en main, je pars rejoindre Lorena, supportrice elle aussi. Nous sommes excitées et angoissées pour nos courageux du jour. Les voir, leur adresser un regard pour leur dire que tout ira bien. Très vite on part se placer pour les voir sur leur départ en natation … ce qui s’avère compliqué puisque nous sommes loin d’être les seuls à être aux aguets malgré l’heure matinale.

Après quelques bousculades, nous voici accrochées à la barrière, les yeux dans la masse humaine qui s’élance vers la mer. Et puis soudain on les voit, on hurle leurs noms, on les embrasse une dernière fois et on allume nos tracker sur l’application Ironman.

Plus d’une heure d’attente, à voir ce long couloir de moulinage de bras qui perturbent la mer d’huile. Plus d’une heure d’attente avant de repartir comme une dératée dans les galets pour ne pas les rater à la transition vélo. Le temps passe pourtant à une vitesse folle. Les minutes s’écoulent à toute vitesse en tant que simple supporter. Je n’ose imaginer ce qu’il en est pour eux.

Mes copines ont enfin enfourché leur vélo, direction l’arrière-pays niçois et ses cols. Il y en aura pour encore quelques kilomètres (180 environ) et de longues heures avant de les revoir.La période d’accalmie pour les supporters qui restent sur la Promenade des Anglais.

L’IronGirl ou comment occuper les IronWife

Bien que cette course puisse refléter l’image légèrement machiste du sport (les hommes sur la grosse compétition et les femmes sur un petit 5km, juste avant les enfants), c’est aussi une façon de continuer à animer les accompagnateurs venus voir les sportives et sportifs qui se sont élancés sur la version full de l’IronMan. De plus, c’est une course caritative puisque sur le prix du dossard, 2€ sont reversés à l’association INDIGO. Dommage donc qu’elle ne soit pas ouverte à tous.

Pour ma part, j’ai été invitée par le Happy Running Crew, et c’était une belle occasion de rencontrer deux des ambassadrices de cette famille heureuse du running que nous sommes grâce à l’association de Chloé et Adrien.

Bien loin de mes envies trail de cette année, et avec une course dans le Mercantour encore présente dans les pattes, je ne m’attendais pas à faire des miracles.

Pour autant, avec la joyeuse ambiance du départ, je me suis mise ville en tête d’y aller « au carton » ; envie de vomir au premier kilomètre, jambes lourdes à la moitié du parcours, et yeux à demi-fermés pour ne me concentrer que sur la cadence de mes pas.

Soudain, j’entends le speaker de l’arrivée. Déjà, et pourtant ces derniers centaines de mètres me semblent interminables ! Puis, l’arche, ma montre, 21min50 officiellement, 22min15 sur cette dernière. Je suis au bout de moi-même, j’ai envie de vomir, je ne suis pas capable de répondre tout de suite.

5min plus tard, nous voici pourtant toutes ensemble pour prendre des photos sur le podium. Mine rouge tomate, je suis contente de ce que je viens de faire, mais j’ai déjà l’œil en coin sur le tracker de l’application. Vite, mes copines.

L’arrivée sur la dernière épreuve de l’Ironman

Après un peu de repos dans mon chez-moi du jour (aka ma voiture) et un bon brunch avec les filles du Happy Running Crew chez Émilie’s Cookie, je repars sur le parcours du marathon de l’Ironman pour encourager les premiers arrivés. Je vois Édouard, je crie son prénom et l’encourage. Il est en train de faire une course de folie, et je répète à qui veut l’entendre qu’il est formidable et méritant.

Puis, vient l’heure de ma mission chouchou … j’y vais d’ailleurs en avance, j’ai tellement hâte d’être au plus près de ces courageux !

Être bénévole pour l’Ironman

T-shirt bleu de circonstance, chouchous enfilés au poignet, je prends place pour donner de l’énergie à ces sportifs de folie. Ils sont là, après des mois de préparation, pour la passion d’un sport qui les anime. Certains ont le sourire, d’autres sont dans le durs. Certains même s’énervent un peu dans le stress de ne pas obtenir leur graal-chouchou.Je saute partout, je hurle à en perdre la voix pour les encourager, en français, en anglais. J’essaie de les appeler par leur prénom. Quand certains marchent, je les encourage d’une main sur l’épaule. J’aimerais leur donner toute l’énergie que j’ai pour qu’ils puissent aller au bout de leur rêve.

Je m’arrête dans ma mission pour aller applaudir Édouard sur son arrivée. Je vibre. De tout mon corps, je vibre. Il réalise son rêve, il atteint son objectif. Je le connais peu, et pourtant je suis si heureuse pour lui !

Solène est enfin sur la course à pied. C'est le tracker qui me le signale. Je ne comprends rien aux tours qui me semblent trop longs, et la pluie s’invite à la fête. Je redouble d’effort pour encourager les futurs Ironmans, tout en guettant chaque visière rose. Et puis soudain, je la vois … ma Solène. Elle a un sourire de dingue, elle est belle.

Les chouchous s’enchaînent, les heures aussi, mais je ne vois pas le temps passer. Quelques têtes connues me saluent parfois, je suis heureuse de pouvoir les encourager.

L’arrivée de Solène

Je guette sur mon tracker l’avancée de Solène et Constance. 20min avant, je lâche tout et je vais sur l’arrivée attendre Solène. Je me mets dans l’ambiance avec ces héros qui arrivent, s’arrêtant parfois pour embrasser famille et amis venus les soutenir. Des bras levés, des visages fatigués mais joyeux et des larmes. L’émotion est folle, forte, indescriptible.

Soudain, je la vois. Ma visière rose. Je hurle à m’en péter les tympans, ma mâchoire tremble, je suis si fière d’elle. C’est dingue. C’est fou de voir les gens qu’on aime en train de réaliser un tel exploit, un rêve.

Je ne réfléchis plus, je pars en courant pour la retrouver après l’arche. Avec ma tenue de volontaire, je peux passer dans la zone d’arrivée. Je cours encore, elle est là, je la prends dans mes bras. Je suis si fière d'elle.

Et soudain, toute la fatigue de la journée me retombe dessus. Je rends les armes, un œil toujours sur le tracker pour suivre la belle Coco qui arrivera un peu plus tard.

Si fière d’elles, je finis enfin cette folle journée par une bière et un repos bien mérité !

Un triple effort à l’honneur pour toujours plus …

(Par)courir le monde autrement !

Camille CourtenVert de Visit and Run