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Mon marathon de Paris 2019 : la mythique raccourcie

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Le marathon de Paris est de ces courses mythiques dont on entend parler jusqu’au -delà des frontières françaises. Il réunit chaque année des milliers de coureurs, venus des quatre coins du monde pour admirer les plus beaux monuments et se dépasser en traversant Paris de long en large.

Pourtant, ayant déjà vécu à Paris … cette course ne m’intéressait pas plus que ça de prime abord ; trop de monde, pas de découverte vu que j’ai déjà l’habitude courir un peu partout à Paris avec (Par)courir Autrement, et surtout … trop de monde !

Je pensais sincèrement que le trop plein de monde pouvait nuire à mes performances, faisant ressurgir ce spectre d’angoisse de la foule que j’ai en moi.

Cependant, lorsqu’ Aftershokz m’a proposé de participer à la course, et qu’ils ont accepté que je la fasse avec un ami … je n’ai pas pu m’empêcher de dire oui !

Oui alors qu’une semaine avant, je réalisais mon exploit : le trail de la Sainte-Victoire !

Pourquoi j’ai décidé d’enchaîner un marathon après un trail de 60km ?

La décision aurait pu paraître idiote aux yeux de certains. Pourtant, pour moi, le challenge était simple : voir jusqu’où mon corps pouvait me mener. Je n’étais pas certaine d’arriver au bout de ce marathon, mais j’avais envie d’essayer, de faire confiance à mon corps et surtout de l’écouter … et pourquoi pas me laisser surprendre !

Mon marathon de Paris 2019

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L’arrivée sur les lieux de départ

La foule. La foule est une des choses qui me stressent le plus. Alors retirer mon dossard et me confronter à la masse humaine du départ m’angoisse. Je prends donc mes précautions : retrait du dossard en “heure creuse” le jeudi soir, et arrivée sur les lieux du départ avant tout le monde. Bien heureusement, on a le droit à la tente VIP en faisant partie de la team Aftershokz. Je peux enfin souffler et attendre l’arrivée de mon ami Florian pour décompresser.

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La ligne de départ et le premier semi

L’heure du départ approche. Ce n’est pas avec Florian que je partirais, mais avec Astrid, qui est venue pour prendre sa revanche sur le marathon. Elle s’est entraînée sans relâche, et je décide de l’accompagner sur les premiers kilomètres (nous n’avons pas vraiment la même allure avec cette petite fusée !).

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On peine à se retrouver avec Astrid et Guillaume, et la foule s’engouffre déjà dans les SAS. On se retrouve in extremis, et on se faufile ensemble dans le SAS 3h45.

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Un pipi périlleux et on se retrouve déjà à avancer pour se rapprocher de la ligne de départ ! On a pas eu le temps d’avoir froid ni de stresser, qu’on se lance sur les Champs Elysées.

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Tout est calme autour de nous, juste les bruits des pas des coureurs sur les pavés de la plus belle avenue parisienne. L’air est frais, le soleil est doux, et la légère pente nous aide à nous lancer en toute aisance. Avec Guillaume, on entoure Astrid, la guidant sur son allure. Je sais très bien que je ne suivrais pas son allure très longtemps, surtout à une semaine du trail de la Sainte-Victoire, mais j’en profite autant que possible.

Vers le 7ème kilomètre, je laisse Astrid et Guillaume en leur souhaitant “bonne chance”. Je continue tranquillement ma course, en ralentissant le rythme petit à petit.

Peu de temps après le 10ème kilomètre, je croise des amis proches et c’est effervescence ! En quelques secondes, ça crie de joie, ça saute dans tous les sens, j’ai limite envie de faire demi-tour pour les embrasser. Tout se passe magnifiquement bien ! C’est un vrai bonheur.

Je continue sur mon rythme, sans me prendre la tête. J’ai les jambes, le sourire et la météo est parfaite ! Je trouve le parcours dans le parc de Vincennes très agréable. Les kilomètres défilent sans problème apparent, bien que mon rythme baisse légèrement. Je ne m’en inquiète pas, je ne suis pas ici pour performer, mais bien pour voir comment mon corps réagit. Alors je l’écoute et je respecte mes sensations.

Le 30ème kilomètre

Arrive bientôt les ponts et les petites relances. Cela fait quelques minutes que je ressens une petite pointe dans la cuisse droite. Rien de bien méchant, mais je la sens, elle est là et ne veut pas partir. J’essaie de respirer, d’expirer la douleur, de ralentir un peu plus, et de faire attention à ma foulée … Rien n’y fait.

Au moment du passage sous les ponts, les relances n’arrangent rien à cette gêne. Pourtant je croise des têtes connues, et je n’ai pas envie de lâcher ! La course est si bien partie ! Mais je sens cette pointe qui ne me lâche pas.

Mentalement, je me refuse à lâcher avant le 30ème kilomètre. Je sais qu’il y aura un ravitaillement à ce kilomètre là, et que je pourrais m’arrêter un moment pour me masser ou m’étirer. Pourtant j’arrive difficilement à ce 30ème kilomètre tant la douleur devient de plus en plus importante. Mon rythme baisse drastiquement…

Au ravito, j’essaie d’appeler mon père pour lui demander conseil. Il ne répond pas tout de suite, alors j’essaie de m’alimenter un peu et je repars tranquillement… très tranquillement ! Trop … Puis soudain, j’ai un appel ; mes parents. J’explique la situation, mes sensations et j’écoute leurs conseils. Je n’ai pas envie de me blesser, cette course n’est pas mon objectif … c’est ainsi que je m’arrête sous le Pont Bir-Hakeim.

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Une décision sage et approuvée

Je regagne difficilement la tente VIP proche de l’arrivée. Je boîte légèrement, et ma cheville commence à me faire mal également. Heureusement, dans la tente, une équipe de kiné, ostéo et podologue est là pour prendre soin de nous. C’est une vraie chance pour moi !

Je prends donc le temps de passer chez le kiné, puis l’ostéo, qui confirment tous les deux que j’ai bien fait de m’arrêter ; mon pied est mal placé et c’est mon ancienne entorse de ma cheville qui m’a donné un mauvaise appui et ainsi créé la douleur à la cuisse. Continuer aurait été un risque de me blesser plus sérieusement, alors que là, un simple repos suffira à me remettre sur pied.

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Clopi-clopant, je me relève enfin et je retrouve mon ami Florian et les autres membres de la team Aftershokz. Je suis bien contente de m’être arrêtée à temps et d’avoir réussi à enchaîner 30,4 km après mon trail de la Sainte Victoire.

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(Par)courir le monde autrement en s'écoutant,

Camille Courtenvert