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La Réunion - Trail du Volcan

Lors de mon voyage à La Réunion, il me semblait impossible de ne pas en profiter pour faire un trail ! Venir sur les terres de la Diagonale des Fous réveillait en moi l’envie de refouler les cailloux, seulement un mois après le 60km de la Sainte Victoire.Pour autant, le seul objectif dans cette course était de profiter et de découvrir de nouveaux paysages, tout en faisant ce que j’aime le plus au monde : courir.

Le Trail du Volcan - 21km et 1260 D+

Des préparatifs inexistants

De la préparation à la course, à l’organisation pour s’y rendre, rien n’était prévu ! J’avais laissé mon corps un peu au repos après l’intensité du trail de la Sainte-Victoire et le marathon de Paris. La seule chose certaine, c’est que j’avais acheté mon dossard ...En dernière minute, j’ai loué une voiture la veille. J’ai également regarder l’heure de départ (bien trop tôt), et j’ai préparé mes affaires ... pour me rendre compte que ma poche à eau était trouée à 4h du matin, juste avant la course !Et que dire de l’apéro au rhum et du carry mangé à minuit ? Ou de la « nuit » de moins de 4h ? Il n’y a pas à dire, j’allais vraiment à cette course « à la bonne franquette »... c’est d’ailleurs avec le sourire et les yeux collés de sommeil que je suis partie à 4h30 du matin, direction la plaine des Cafres.

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Un départ hasardeux

En étant aussi peu préparée à l’avant course, je suis arrivée un peu en panique, ayant peur d’être en retard, et demandant à tout le monde où était le retrait des dossards. Une fois ce dernier accroché, j’ai tenté le café - pain au chocolat en attendant le départ, la tête totalement ensommeillée.Je devais encore dormir à moitié quand je suis partie avant le lever du soleil, vers 7h, suivant la foule comme un automate. Heureusement, l’air frais a fini par me réveiller !

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Une course tout en montée

Avec un profil de 21km pour 1300D+ et 400D- environ, je savais bien que cette course ne serait pas facile. Étant plutôt un chamois de descente, c’était un véritable défi que je me suis lancée ! Et grand bien m’en a fait !Mis à part la première montée très raide et bouchonnée, j’ai couru presque dans toutes les montées. À mon rythme certes, mais autant que possible ! Ce n’était pas toujours évident, mais les paysages étaient si différents et beaux, que je me suis totalement laissée absorbée par ce que je voyais, oubliant l’effort (et la soif).Je n’ai d’ailleurs bu que lors des deux ravitos, mélangeant eau, coca et sel (un mélange étonnant et détonnant), et mangeant très peu (une tranche de banane peut-être). C’était un pari risqué, mais j’avais réservé ma seule petite réserve d’eau pour le moment où la soif serait intenable (pas une des techniques de courses les plus intelligentes, mais tenant compte de ma préparation et mon organisation, ce n’était pas si mal).

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Des paysages incroyables

La première partie était boisée ; les racines s’entrelacent sur le chemin comme dans une forêt tropicale enchantée.Une fois un peu plus en hauteur, la végétation a baissée, laissant place à une vue sur les reliefs aux alentours : un véritable bonheur.Je me souviens particulièrement d’une partie couru le long d’un pan rocheux, avec une vue incroyable. J’étais tellement subjuguée, que malgré mon bon rythme de course qui me faisait doubler quelques personnes, je me suis arrêtée nette, les larmes aux yeux, en disant « mais bordel c’est tellement beau », les trémolos dans la voix.Tout était si intense, si beau, si grand, si différent ... que j’ai passé mon temps à m’extasier et être remplie de gratitude de pouvoir courir à cet instant sur cette île incroyable.

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La descente ... mon faux ami !

Avec ce profil si particulier, j’attendais le peu de descente pour relancer autant que possible ... mauvaise surprise, les quelques centaines de mètres de dénivelé négatif était sur une descente de falaise, technique et très raide.Pour une fois, j’ai du être plus lente en descente qu’en montée, d’autant plus que le manque de sommeil jouait sur mon attention.

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La plaine des sables, ou l’impression d’être un cosmonaute

Peu importe la difficulté de la descente, à la clé, un paysage encore plus fou que les précédent. En arrivant dans la plaine des Sables, c’est comme si j’avais été téléportée sur une autre planète : tout semblait si différent, si extraterrestre !Courir dans ce « sable » de poussière de lave était une tout autre sensation. Un long et minuscule single nous montrait le chemin, presque infini.À ce moment de la course, beaucoup de coureurs autour de moi commençaient à subir le temps d’effort et la chaleur. Pour ma part, habituée aux plus longues distances, c’était le moment où je commençais à me sentir bien. Je doublais en sortant du single, offrant un sourire ou un encouragement dès que possible.

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Une arrivée subjuguante

Après tant de paysages différents, au milieu des buissons, nous nous demandions où pouvait bien être l’arrivée... puis nous avons commencé à voir plus de monde au bord des sentiers, une longue série de marche. Un peu épuisé, nous étions un petit groupe à se suivre et s’encourager par quelques mots.Dernier effort avant le sublime, dernière accélération, et un coup d’œil sur la gauche : le piton de la Fournaise était là ! Une vue grandiose pour un trail absolument incroyable.Sûrement une des plus belles courses que j’ai pu faire et qui m’a permis de ...

(Par)courir la Réunion autrement !

Camille Courtenvert