Blog

Découverte du Capcir, dans les Pyrénées

Je pourrais commencer cet article avec un “Bienvenue dans mon paradis vert”, car cela ne fait aucun doute, je me suis sentie dans le meilleur des mondes dans les Pyrénées Catalanes. Peut-être est-ce son petit air de Canada si cher à mon coeur, ses montagnes si variées, et ses grands plateaux impressionnants. Ou peut-être est-ce encore la richesse de la nature, si sauvage ici. Ou pourquoi pas le sourire teinté de fort caractère des autochtones … Je ne saurais vous dire, mais une chose est sûre : les Pyrénées Catalanes ont ravies mon coeur d’alpine.

Retour en mots et en images sur cette expérience qui m’a donné des envies d’ailleurs.


Une destination qui se mérite

A l’image du temps qui s’y écoule en douceur, le trajet jusqu’au Capcir demande de prendre patience ; train, bus, ou lever de pouce, tous les moyens sont bons pour s’y rendre, à condition de prêter plus d’attention au paysage qu’à la montre.

Pour y venir depuis ma campagne niçoise, j’ai voulu misé sur le train. Résultat : 3 TER et un bus, quelques retards, des mauvais cafés dans des bars PMU, un perroquet et quelques discussions avec des personnes qu’on ne rencontrerait jamais autrement qu’en traînant dans les gares. Une journée de périple, avec des sensations entremêlées de fatigue et d’avoir vécu dans un monde parallèle.

Et puis, de suite en arrivant, cette impression d’être enfin chez moi, comme après un long voyage ...


Prendre le temps de vivre dans les Pyrénées

Retour dans le passé (ou le futur post confinement ?), il faut réapprendre à prendre le temps, à oublier l’hyper connexion, à se fier au ciel plutôt qu’à la météo sur notre téléphone. Aux oubliettes, les livraisons Deliveroo, les courses en dernière minute parce qu’il y a plus rien dans le frigo. A la poubelle les questions existentielles sur le look parfait. On est ici pour vivre avant tout, et surtout vivre avec passion.

La passion c’est d’ailleurs ce qui caractérise Marc, directeur de la Capcinoise, qui m’a accueilli pour ce séjour en Capcir. Il a une affection inébranlable pour sa région natale et son métier dans le tourisme. Ça transpire dans ses mots et son sourire quand il en parle, c’est beau.

Nos journées lors de mon séjour ont été bien remplies d’activités, mais jamais pressées. Souvent levés de bonne heure, nous avons pu faire du sport en nature, le marché, prendre le temps de cuisiner et d’apprécier notre café avec vue. De partir à la rencontre de l’autre, de s’arrêter pour discuter, et de refaire le monde autour d’un verre de vin local. C’est une intense douceur de vivre que la vie dans les Pyrénées catalanes ; jamais le temps de s’ennuyer, mais toujours celui de le prendre si l’on en a l’envie.

Si vous me lisez depuis quelques temps, vous l’aurez déjà compris : mon amour naissant pour la vie dans les Pyrénées n’est pas une simple passade. J’aime vivre ainsi, passionnément.

point-vue-pyrennees.jpg

Le programme parfait pour 5 jours dans les Pyrénées Catalanes

Je vous partage le programme qui m’a été concocté par Marc pour ma venue, et qui saura vous donner un aperçu de ce qu’il y a à voir dans le Capcir.

Jour 1 : Lac de Matemale et produits locaux

Comment ne peut-on pas commencer la découverte du Capcir par le lac de Matemale, si connu des triathlètes (c’est ici que se passe l’AltriMan) ?

Avec son tour de 8,5km quasi sans dénivelé, et à 80% sur chemin, c’est le cadre parfait pour faire un footing tranquille, et apprécier la vue sur les montagnes alentours, tout en profitant de l’air pur de la région. Autre avantage à y courir, le parcours est assez ombragé, ce que j’ai grandement apprécié avec le soleil ce jour-là !

Après avoir salué les vaches du coin, il est temps d’aller s’instruire auprès des locaux. Entre la micro-brasserie que vous pouvez visiter ou la traite des chèvres à la ferme du Dourmidou, à laquelle on peut assister à 18h tous les jours, il y a de quoi sortir de son cadre habituel et apprécier les savoirs artisanaux.

J’ai particulièrement apprécié la visite de la micro-brasserie avec Matthieu, un véritable passionné autodidacte, qui s’est lancé par amour pour le produit. Sa production – La Bramette – est très reconnue et appréciée localement … et ça lui va très bien comme ça ! Il a cette idée de l’entrepreunariat “juste” ; pourquoi vouloir toujours plus quand ce qu’on a nous convient largement ? La dégustation de bière, après les quelques explications sur la fabrication, laisse d’ailleurs l’occasion de refaire le monde en appréciant les différentes saveurs. Je n’en dis pas plus, mais prévoyez un peu de place dans votre valise, car vous aurez envie de ramener un peu de ce Capcir liquide pour prolonger les effets du séjour.

Enfin n’oubliez pas le marché de Formiguères le samedi matin, il y a beaucoup de produits locaux délicieux (pains d’épices, miel, charcuterie …) !


Jour 2 : Randonnée et nuit en refuge

Après une matinée à traîner une tasse de thé à la main, et à apprécier la tranquillité des alentours, il est temps de commencer les préparatifs pour la petite randonnée et la nuit en refuge non-gardé qui nous attendent.

Marc a l’habitude de ce genre d’aventure, et il est de très bon conseil sur l’équipement à prendre. Pour ma part, je m’occupe du repas pour le soir que nous transporterons. Nous choisissons l’option “repas froid prêt à déguster” pour ne pas attendre après le réchaud et éviter le lyophilisé, que je prends habituellement en bivouac.

En milieu d’après-midi, nous nous mettons en route pour atteindre la vallée du Galbe ; au moment de quitter la route pour rejoindre le chemin (pratiquable en voiture), nous nous retrouvons couper du monde. Pour moi, c’est à ce moment que commence l’aventure… ce genre d’aventure que j’aime tant, avec juste son sac et la nature, loin de mon hyper-connexion quotidienne. Pour ma part, ces instants sont un très bon moyen de recharger les batteries, loin de tout.

L’expédition est cependant accessible à tous, puisqu’après une bonne demie-heure de marche seulement, nous arrivons au refuge non-gardé. Une fois sur place, il faut cependant commencer à se mettre en action pour réchauffer la chaumière ; même si du bois est disponible, il faut trouver et couper l’équivalent de ce qu’on va utiliser, afin que les prochains randonneurs puissent aussi profiter d’un bon bois sec. Scie à la main, nous explorons donc les alentours pour trouver quelques bois morts que nous pourrons facilement couper.

Une fois de retour au refuge, après avoir allumé le poêle en fonte, nous nous installons pour une soirée des plus sommaires ; rami, repas et discussions autour du feu rythment les heures avant le coucher.

Jour 3 : Lever de soleil à la Portella d’Orlu et bains de Llo

3h03, le réveil sonne. On se réveille un peu en sursaut, les yeux encore collés. On se dépêche de réactiver le feu dans le poêle et on fait chauffer un peu d’eau pour prendre un thé avant de commencer notre randonnée extrêmement matinale vers la Portella d’Orlu.

Les prévisions donnaient “en prendre plein la vue pour le lever du soleil”, mais notre premier pied dehors nous fait déjà douter : il pleut, et pas qu’un peu ! Mais comme je me plais à dire que nous ne sommes pas en sucre et plutôt bien équipé, nous nous commençons à marcher en espérant que le ciel se découvre en même temps que le soleil se lève.

A la lumière de nos frontales, nous avançons dans le silence de la vallée du Galbe ponctué des floc-flocs de nos pieds dans les flaques formées par la pluie nocturne. C’est une sensation étrange que de marcher dans la nature en pleine nuit ; l’ouïe devient plus vive, et nos yeux s’habituent à cette semi-obscurité.

Au fur et à mesure que nous avançons, la pluie ne cesse pas, et petit à petit nous sentons l’humidité nous imprégner … Vaillants, nous continuons à y croire, tentant un chemin par la droite du Galbe qui devrait nous permettre d’arriver plus rapidement ! Seulement, nous perdons sa trace dans la nuit, et nous finissons par nous retrouver sur des pentes rendues glissantes par la nuit, sans trouver le “bon” chemin. En quelques minutes, nous prenons la décision de rebrousser chemin ; le ciel ne semble pas se dégager et le froid commence à nous gagner… C’est la dur loi de la montagne, mais aussi la sagesse du randonneur, que de savoir abandonner lorsque la nature n’est pas avec nous.

De retour au refuge, nous prenons le temps de rallumer un feu et de faire bouillir de l’eau pour se réchauffer un peu avant le retour au point de départ de la veille.

9h du matin, je reviens à ma réalité dans les bureaux de la Capcinoise pour répondre à quelques mails. La saveur de ce lundi matin est tout autre … D’autant plus que l’après-midi nous réserve une belle éclaircie pour notre escapade aux bains de Llo ! Qui a dit que le lundi était une journée difficile ? En tout cas, surement pas un catalan ayant la chance de vivre dans ce paradis vert !

Nous passons donc un moment à nous prélasser dans les eaux chaudes et sulfureuses des bains de Llo qui efface toutes nos courbatures, et nous redonne l’énergie nécessaire pour continuer cette folle journée qui s’éternisera autour de crème de menthe chez le fameux Bibiche aux Angles, la station voisine à Matemale.

Jour 4 : Grotte de Fontrabiouse

Malheureusement pendant mon séjour, un peu comme partout en France à ce moment-là, la pluie ne nous a pas épargné. Bien que cela n’entache en rien la beauté des paysages catalans, être humide toute la journée n’est pas toujours des plus agréables …

Cependant, le Capcir réserve de nombreuses surprises pour continuer à profiter de ses beautés sans se mouiller ! A 60m sous terre, une grotte aux surprenantes formations donne un magnifique spectacle ; c’est la grotte de Fontrabiouse.

Nous avons pu faire la visite avec un guide passionné par les lieux et présent depuis dix ans. Il en connaît tous les recoins, toutes les anecdotes, et rend la visite tantôt fascinante tantôt ludique. Nous avons passé un très agréable moment en sa compagnie ! Quand à la beauté des lieux, les photos parleront d’elles-mêmes !

Jour 5 : Trail jusqu’à la tour de Creu

Ma dernière journée dans le Capcir a été une journée de travail, afin de vous proposer le meilleur séjour possible en collaboration avec La Capcinoise ; une retraite running Parcourir Autrement qui promet de vous offrir un concentré des beautés catalanes de la région, en mêlant running, nature et moment de détente.

Pour autant, en fin de journée, nous sommes repartis explorer les alentours de Matemale, en se lançant dans un trail jusqu’à la tour de Creu. Sans tracé précis en tête avant d’y aller, nous avons pu profiter du parcours avec un faible dénivelé (environ 7km et 100D+). Nous avons croiser quelques troupeaux de vaches, un VTTiste et un agriculteur … autant vous dire que nous avions ce coin de verdure pour nous !

Le point de vue en haut de la tour est assez agréable, et le parcours est du genre de ceux qu’on aimerait avoir à côté de chez soi pour se dégourdir les jambes et se vider la tête … une raison de plus pour faire des Pyrénées catalanes mon paradis vert.

tour-creu-pyrenees.jpg

Et puisqu’un paradis s’accompagne forcément de bonne chair, nous avons fini ce séjour par un délicieux restaurant à la Llagone : la Table du Capil. Entrée, plat, dessert pour 29€ et une explosion de saveur pour les papilles ! Je vous le recommande chaudement !


Où séjourner dans les Pyrénées Catalanes ?

Si vous avez envie de vous rendre dans le Capcir, je vous conseille vivement le centre de Montagne de la Capcinoise ; la localisation est parfaite pour les randonnées, mais aussi pour découvrir la vie locale, en dehors des stations.

Les lieux sont rustiques et conviviaux, et surtout vous pourrez bénéficier d’un accueil aux petits soins avec Marc et son équipe.

Vous avez aussi la possibilité de vadrouiller entre bivouac et refuge non-gardé ; mais attention à être bien équipé ! Dans le Capcir, on est à minimum 1500m d’altitude et les nuits sont plus fraîches … Puis il faut aussi être à l’aise avec la toilette minimum:)

Comment y accéder ?

Que vous soyez de la région ou non, en voiture ou en transports en commun, il est tout à fait possible de rejoindre le Capcir et Matemale !

Depuis Toulouse (arrivée possible depuis Bordeaux ou Paris), il faut prendre un bus ou un train pour Latour Carol. Et depuis Perpignan, un bus régional fait le trajet avec un stop à Mont-Louis. Ce bus va jusqu’à Latour Carol.

Selon la période et les horaires, vous aurez aussi quelques navettes entre Mont-Louis et Matemale … et sinon c’est le moment de lever le pouce ! C’est une pratique très courante dans la région, et il faut vraiment oser :)

Merci de m’avoir lu, et j’espère vite vous retrouver dans les Pyrénées !

Camille