Rome en 3 jours
En septembre, l’occasion de partir quelques jours à Rome s’est enfin présentée. C’est un mois idéal pour visiter la capitale italienne, avec un peu moins de touristes et toujours des températures clémentes. Je m’y suis donc rendue pour 3 jours avec ma sœur.
J’ai toujours aimé visiter les grandes villes historiques. J’ai toujours aimé observer l’architecture des bâtiments, me balader dans les musées, en apprendre plus sur l’art et la culture locale. Mais je n’ai jamais aimé la foule. Rome était donc cette ville controversée, pleine d’histoire, mais aussi pleine de monde. Des amas de touristes venus des quatre coins du monde, débarquant en bandes de bus organisées, parapluie levé en tête ; l’image même de ce qui me fait fuir.
Mais c’était sans compter sur les trucs & astuces pour éviter le bain de foule, tout en voyant ce que Rome à offrir.
Guide de Rome (presque) sans touristes !
Qu’on ne s’y méprenne pas ; pour toutes les premières fois à Rome, je pense qu’on a tous envie de voir le Colisée, le Panthéon, la fontaine de Trevi, voir le pape au Vatican. Rome a une histoire forte, des monuments historiques très bien conservés ; c’est ce qui fait sa renommée. Pour autant, outre ses lieux à forte affluence touristique, il existe des quartiers typiques de Rome, beaucoup moins touristique, mais qui valent le détour (si ce n’est plus). Ce guide en 3 jours sera donc un mélange de ces différents types de lieux.
Rome pratique
Aller à Rome
Bien que je sois une inconditionnelle du train, le trajet Nice-Rome prend environ 8h et le prix est très souvent exorbitant (env. 200€), j’ai donc préféré l’avion (1h30 et environ 60€ A/R).
Transfert aéroport / centre-ville
Depuis l’aéroport de Fiumicino, il y a plusieurs possibilités pour rejoindre le centre-ville :
- Le bus : c’est le moins cher ! 4€ pour un transfert avec la compagnie Terravision qui vous emmène à la gare Termini, ou 6€ avec les navettes SIT qui s’arrêtent au Vatican et à Termini.
- Le train Leonardo Express : pour 14€, vous arrivez à la gare de Roma Termini en 32min. Il n’y a pas trop de monde, des horaires régulières (toutes les 15/30min jusqu’à environ 23h), et c’est très confortable (il y a même des prises !).
- Le traditionnel taxi
J’ai opté pour le train, rapide et confortable. On peut acheter les billets directement à l’aéroport sur des bornes situées à côté des tourniquets à bagages.
Où dormir à Rome ?
Si on a un budget limité et qu’on est seul, il semble plus rentable d’opter pour une auberge de jeunesse. A partir de deux, les chambres d’hôtes sont la solution la plus économique. Vous en trouverez facilement sur AirBnb, mais de nombreux hôtels sont également à disposition dans le centre historique de Rome.
Vous pouvez trouver les meilleurs prix ici.
Jour 1 – à l’assaut des monuments historiques
Arrivées le lundi soir, nous avons commencé à visiter dès le mardi matin. Pour ma part, j’ai fait un tour du centre de Rome en courant de bon matin, un bon moyen de voir la ville avec une belle lumière, quasiment vide et de découvrir des promenades agréables.
De notre quartier de San Lorenzo, on rejoint très vite la gare Termini à pied. D’ailleurs, je conseille de tout faire à pied dans le centre historique ; même les petites ruelles ont à vous donner ! Sur le trajet, on passe devant la basilique papale Sainte-Marie-Majeure. On peut la visiter, mais on ne s’y arrêtera pas. Elle est cependant connue pour ses mosaïques romanes et son plafond doré.
La Fontaine de Trevi
On prend ensuite la Viale del Monte Oppio pour longer le parc éponyme, véritable champ de vestiges gréco-romains. Nous longeons (et ignorons presque) le Colisée et le Mont-Palatin, pour rejoindre la Piazza Venezia et son monument à Victor-Emmanuel II. La balade continue jusqu’à la Fontaine de Trevi … comme pour grand nombre d’entre nous ! Il y a beaucoup de monde, un brouhaha incessant, mais nous arrivons à nous frayer une petite place sur le rebord de la fontaine pour avoir notre petite photo. Ne croyez pas vous y attarder cependant, de longs regards pesants vous scruteront jusqu’à que vous vous leviez. Les places sont chères autour de la Fontaine de Trevi !
Le Panthéon
Nous continuons notre parcours touristique vers le Panthéon, où il y a un peu moins foule le matin à ce que j’ai pu lire. Nous y entrons sans trop d’attente, par une porte immense ! Il y a de la foule à l’intérieur mais on peut s’y déplacer assez librement. Par contre, l’architecture du lieu laisse place à une belle résonnance, et il y a beaucoup de bruit. Le « temple de tous les dieux » a été édifié par Hadrien entre 118 et 125, et il est demeuré intact depuis. On en fait rapidement le tour, admirant des carreaux du sol à l’immense coupole de 43 mètres de diamètre… et son puit de lumière (ou oculus), qui est la seule source de lumière du monument ! Cette coupole a d’ailleurs servit de modèle à Michel-Ange pour celle de la basilique Saint-Pierre.
La Piazza Navona
Après une courte pause Spritz et aperitivo dans la fraîcheur d’une petite rue, nous repartons vers la Piazza Navona (ou place Navone). C’est la plus grande place touristique de Rome. Elle a été construite sur les ruines du stade Domitien, dont elle a conservé la forme ovale. Il y a trois fontaines sur la place, dont la plus connue est la centrale : la Fontaine des Quatre Fleuves. Il y a aussi l’église Sainte-Agnès-en-Agone, et un ensemble architectural de style baroque vraiment remarquable (dont fait partie l’ambassade du Brésil !). Ce qui m’a le plus marqué sur cette place, c’est la blancheur du lieu entre les fontaines et l’église, il y a comme une aura de pureté.
Campo de’ Fiori
Nous avons continué en direction du marché de Campo de’ Fiori, pour s’imprégner de l’ambiance particulière qui y règne. Tous les matins (sauf le dimanche), s’y tient un marché très animé de fruits et légumes. Au centre, la statue du moine- philosophe Giordana Bruno, aux idées trop libérales pour l’église, et qui fut brûlé pour hérésie en 1600. L’église a souvent essayé de faire disparaître cette statue, mais n’y est manifestement jamais arrivée. Les ruelles autour de la place sont particulièrement agréables.
Pizza et glace, le combo romain
Retour vers le Colisée pour un déjeuner sur le pouce, mais non moins gourmand ! Direction la pizzeria La Prezzemolina (Via del Colosseo), où on choisit et paye sa pizza au poids. Il paraît qu’il y a de très bons arancinis aussi, mais le jour où nous sommes venus malheureusement, il n’y en avait pas. Il faut dire que le restaurant est réputé pour ses produits frais, il est donc possible que la carte change un peu !
Pour le dessert, on tourne à un pâté de maison pour rendre visite à une gelateria qui ne paye pas de mine mais qui est réputée : La Dolce Vita (Via Cavour). Glaces généreuses dans des petits pots, à manger dans la rue, sur une des chaises ou debout.
Le Colisée et le Mont Palatin
On ne peut surement pas visiter Rome une première fois sans aller au Colisée. On ne peut donc pas visiter Rome une première fois et éviter la foule. Pour autant, je m’étais bien renseignée en amont pour éviter de faire la queue pour acheter le billet, sans passer par un pass ou un coupe-file deux fois plus cher. Pour ça, il fallait tout simplement aller aux caisses du Mont Palatin.
Fatigue ou discrétion des caisses, nous sommes remontées jusqu’en haut du Palatin par le chemin accessible au grand public … pour se retrouver sur un cul de sac ! Les caisses sont en fait juste en face du Colisée, au pied du Palatin (et à droite de la rue pavée remontant vers l’entrée du Palatin). En début d’après-midi, il n’y avait qu’une personne devant nous !
Cependant, il restait la foule présente au Colisée à affronter ; massive et bien dirigée par les guides, nous nous sommes faufilés au travers des groupes pour une visite du Colisée, profitant de l’ombre des dédales. Le monument est tout aussi impressionnant que la foule, et mérite qu’on vienne le voir.
Après une pause sur une colonne renversée, à l’ombre et dans les courants d’air frais, nous nous sommes attaquées au Mont Palatin sous une chaleur écrasante. Mais la vue en valait le déplacement ; des ruines du forum romain si bien conservées qu’on pourrait se rejouer la scène. J’ai été impressionnée par le nombre de lieux de cultes et de cultures/amusements. De tout en haut du Mont, le forum se noie au milieu des constructions plus nouvelles, et l’ensemble offre un mélange architectural assez hypnotisant.
Attrape-touristes & co
Après cette journée très touristique, pleine de bons plans, il fallait bien que nous tombions dans le panneau : le restaurant Angelina a Trevi nous promettez de délicieux plats de pâtes … alors, heureusement, les pâtes étaient effectivement bonnes … mais on pouvait les compter sur le doigt de la main pour environ 15€ !
Second échec lorsque nous avons tentés de voir la fontaine de Trevi avec moins de monde ; j’avais lu que le soir après manger, il y avait moins monde. Si on finit de manger vers minuit peut-être, mais sinon, ne tentez pas, ce sera encore pire qu’en matinée.
Jour 2 – tout et son contraire
Nous avions décidé de prendre le tramway pour traverser Rome et rejoindre le quartier de Trastevere. Depuis San Lorenzo, nous avons emprunté la ligne 3 ; les billets peuvent être achetés dans des tabacs, mais ce n’est pas toujours facile d’en trouver (les bornes aux arrêts de bus sont parfois hors service), alors prévoyez vos prochains trajets.
Avec le tramway, nous avons longé le Colisée, avant d’apercevoir le Circo Massimo. Un vrai parcours touristique à moindre frais ! Puis, nous nous sommes arrêtées à la station Trastevere / Min. P. Istruzione.
Le quartier de Trastevere
En arrivant sur l’artère principale, on remarque une différence avec ce que nous avons vu de Rome hier. Ici, ce sont des romains qui partent au travail sur les trottoirs et non des touristes. Nous remontons directement vers la Basilique Santa Maria In Trastevere, sur la place éponyme. C’est probablement la plus ancienne basilique de Rome, fondée au IIIème siècle à l’emplacement d’un miracle : en 38 av. J.-C., une source d’huile aurait jailli sous l’actuel emplacement de l’autel, annonçant l’arrivée du Christianisme partout dans le monde …
Miracle ou non, l’architecture intérieure et extérieure de l’édifice sont magnifiques : mosaïques, dorures, colonnes … un millier de détails attirent l’attention.
Nous continuons à flâner dans les petites rues où la circulation est rare. C’est vraiment très agréable de se balader dans ce quartier aux murs colorés d’ocres et aux rues pavées. Nous retournons sur les bords du Tibre pour s’y balader (on peut se balader sur les quais en contrebas, à pied ou à vélo, c’est vraiment très agréable aussi). D’ailleurs, cette proximité au Tibre avait fait du quartier un bourg maritime !
La faim commençant à se faire sentir, nous nous replongeons à nouveau dans les rues du Trastevere pour goûter au fameux « cornet-pizza » de Trapizzino. Véritable phénomène street food, il s’agit de cornet en pâte à pizza épaisse, fourré de garnitures pour tous les goûts. On est à mi-chemin entre la pizza et les tramezzino (sandwich triangle en italien), d’où le nom ! C’est vraiment bon, on sent que les produits sont frais et de qualité, mais il en faut plus qu’un pour un vrai repas.
Le Vatican
Nous longeons ensuite les rives du Tibre pour arriver au Vatican. Plus on se rapproche, plus la foule et la circulation augmente.
Pour autant, le jeudi devrait être une journée plus tranquille ; l’apparition papale étant le mercredi et dimanche. L’horaire choisie aussi était propice à une foule moindre : aux alentours de 13h, entre les deux débarquements de cars touristiques. De plus, nous avons pris de billets coupe-files pour les musées du Vatican. Avec ce cumul de bonnes astuces, nous avons mis moins de 30min pour pénétrer dans les musées … où nous étions très loin d’être seules !! La foule était présente dans chaque recoin, et la contemplation était impossible à moins de se faire noyer/bousculer par la masse. Nous avons donc parcourus tous les musées assez rapidement, en essayant de ne pas se perdre tout en évitant les cargos de touristes internationaux.
Chaleur, brouhaha, la visite des musées n’est pas de tout repos. Même à l’intérieur de la Chapelle Sixtine, des agents de sécurité veillent au pseudo-silence. L’agglutination devient moins oppressante dans la basilique Saint-Pierre (si immense et majestueuse !).
En sortant, on croise des cartes postales à l’effigie du Pape. Je ne peux résister à la kitscherie de m’en envoyer une, avec le tampon du Vatican assurant la bénédiction papale.
La météo étant mauvaise, nous profitons de quelques marches abritées pour nous reposer de toute cette agitation du Vatican, avant de repartir pour le Mont-Janicule.
Le Mont-Janicule
A nouveau, c’est comme si nous étions sorties de la ville … à deux rues de l’agitation du Vatican, règne le calme des marches menant en haut du Mont-Janicule. Ce n’est certainement pas une balade tranquille, mais la vue et le calme offert au point culminant sont une vraie récompense. La balade en fin de journée y est reposante et culturellement riche.
On finit cette journée en beauté, avec un repas dans une trattoria au pied du Mont-Janicule … dans mon quartier coup de cœur de Trastevere ! Prix plus que corrects, cuisine simple et de qualité, service agréable et une petite place en terrasse dans une rue calme : un bonheur ! Et c’est Alle Frate di Trastevere que ça se passe.
Jour 3 – d’un bout à l’autre !
N’ayant notre avion qu’en toute fin de journée, nous prenons le parti de laisser notre sac à un bar/restaurant à côté de la gare qui propose des services de conciergerie. Un bon moyen de profiter de sa journée, même si on a l’habitude de voyager léger, un sac en moins n’est jamais de trop.
La Piazza di Spagna
Nous continuons d’un pas plus léger jusqu’à la célèbre Place d’Espagne. Nous arrivons en haut des escaliers de l’église Trinità dei Monti, impressionnante par sa blancheur … et ses vendeurs à la sauvette très insistant ! Nous redescendons les marches, vers la place bondée et sa célèbre fontaine, la « Barcaccia », figurant les inondations de Rome de 1598.
Le quartier est beaucoup plus chic, très agréable pour la balade, mais qui demande un certain budget pour faire du shopping. Nous traversons rapidement le quartier pour remonter vers le deuxième lieu de visite de la journée.
Le jardin Borghese
Parc municipal de 80 hectares, ce pourrait être un véritable poumon vert pour la ville de Rome, cependant le jardin est coupé par de nombreuses voies de circulation. Vous pourrez donc prendre le bus pour monter au cœur des jardins.
Pour notre part, nous avons préféré monté à pied, ce parc ouvert au public depuis seulement 1903 (environ 300 ans après leur réalisation). Le Musée quant à lui, demande une réservation bien en amont, ce que nous n’avions pas fait. Nous avons donc juste profité de flâner dans le parc, jusqu’au lac artificiel abritant un temple dédié au dieu de la médecine (construit aux alentours de 1790). Le temple a été bâti seulement pour accueillir la statue d’Esculape, trouvée près des ruines du Mausolée d’Auguste. Il est possible de louer une barque pour faire le tour du lac et donc s’approcher un peu plus du temple.
Les thermes de Caracalla
Du jardin Borghese aux thermes, nous n’avions qu’un bus à prendre, même si nous passions d’un bout à l’autre de la ville. Nous sommes donc arrivées rapidement dans un lieu totalement différent encore de tout ce que nous avions pu voir. On aurait pu croire que nous étions sorties de la ville !
Après un rapide déjeuner à l’unique roulotte présente aux alentours (prévoyez à manger si possible), nous nous sommes rendues dans les thermes. La chaleur y était accablante mais fort heureusement, certains passages restaient frais et ombragés. Quant à l’édifice, il était impressionnant de se dire que ce qui nous entourait avait plus de 1000 ans. Certaines réflexions me sont venues à l’esprit et notamment : que bâtissons-nous aujourd’hui qui subsistera encore dans des milliers d’années ?
Pour finir la journée et profiter un peu plus du lieu, j’ai profité de la piste d’athlétisme juste à côté des thermes (et avec quelques ruines sur ses bords) pour faire mon entraînement. Elle est accessible à tous (vestiaires compris) pour 2€ et la présentation de son certificat médical. Malgré la chaleur, c’était incroyable de se dire que je courais là où des hommes l’avaient fait des milliers d’années avant. Il y avait une magie certaine dans ce lieu, entre l’éloignement du centre-ville, le calme, et cette force qui se dégager des édifices.
Il était enfin temps de rentrer, après ces trois jours riches en foules, en culture, et à ma grande surprise en nature/parcs. Une ville très riche, aux mille visages, qui a beaucoup plus à donner que son célèbre Colisée, ou la fontaine de Trevi.
Une bonne occasion de …
(Par)courir le monde autrement
Camille Courtenvert