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Les (presque) 20km de Paris

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Ce matin, j’ai pris le départ de la 40ème édition des 20 km de Paris. Une course aux couleurs de l’association La Chaine de l’espoir, et prévue en qualité de lièvre pour les copines. J’y suis donc arrivée sans aucuns objectifs perso, juste avec une envie de partage.Après avoir goûter à la joie des transports parisiens les yeux encore lourds de sommeil, après avoir affrontés des flots de runners remontant vers les consignes, j’ai enfin retrouvé les copines : Marion, Pauline, Audrey et Mélusine ! Une joyeuse troupe bien plus motivée que moi (qui l’était autant que pour un jogging dominical un peu trop long).

À la recherche du SAS

En remontant tout le Champs de Mars, leur joie a fini par me redonner l’envie ; même Marion qui avait dormi seulement 4h était plus dynamique que moi ! (La faute à la Spirtonic!). Mais le drame nous rattrape vite avec l’incompréhension de la distribution des SAS, du chemin à prendre et des embouteillages humains. Nous essayons de pas nous perdre et finissons dans un SAS bien loin de celui qui était prévu ... le départ était prévu à 10h25 pour nous, mais ne se fera que 30min plus tard. Je pense déjà à mon train de 14h, je checke le parcours et j’élabore des stratégies de repli selon notre avancement dans la course. Cette demi-heure de décalage me coûtera sûrement la médaille mais je n’y pense même pas. Aujourd’hui, je suis là pour accompagner mes copines, les aider à atteindre leur objectif, et je suis juste déçue à l’idée de savoir que je ne pourrais pas traverser la ligne d’arrivée avec elles.

Le départ du 20km de Paris

Nous partons enfin ! Mais le couloir de départ est si étroit, il y a tellement de monde, que nous trottinons pour ne pas se bousculer ... un peu avant le 1er kilomètre, ça se dégage enfin un peu et nous pouvons courir plus librement !Enfin, plus librement, c’est vite dit, puisque le faux plat montant vers l’arc de Triomphe arrive, et les filles le redoutent. Je motive les troupes, donnent quelques conseils, mais je vois déjà les visages qui se ferment un peu. Pour cause, il fait vraiment très chaud !Mais après la montée, la descente ! Je trouve que les kilomètres s’enfilent rapidement jusqu’au bois de Boulogne. Les avenues sont larges, il y a de la place pour courir, c’est vraiment agréable. On improvise une pause pipi à l’entrée du bois (1h d’attente dans le SAS ...), et on repart toutes ensemble, avec le sourire.Une fois dans le bois, il fait un peu plus frais, mais Marion a pris un vrai coup de chaud, et je vois qu’elle peine à s’en remettre. Je décide donc de ne pas trop m’éloigner d’elle, tout en gardant le reste de la troupe à l’œil ... mais on ne peut pas être au four et au moulin, et je perds donc rapidement les filles qui étaient juste devant. Je me dis qu’elles sont trois et sauront se soutenir. Si je pars les retrouver, Marion sera seule, et pour moi c’est impensable.Je suis venue sur cette course pour aider, pour apporter du soutien, et courir pour une association qui a les mêmes valeurs dans ces actions pour aider les enfants démunis. L’idée de faire cette course pour moi ne me traverse pas l’esprit.Je prends donc en charge Marion, je lui apporte de l’eau, je garde la bouteille, je l’encourage, je lui raconte des histoires et lui demande de temps en temps comment elle va. Et je vois qu’avec la fraîcheur du bois, elle se retape petit à petit.Aparté déchets, mais j’ai été surprise du peu de poubelles en dehors des zones de ravitaillement... étant donné que nous avions des bouteilles, beaucoup les ont gardé à la main après la zone de ravito (avec poubelles) et l’ont jetés plus tard. Par terre, dans le bois. Il n’y a donc que deux solutions : garder votre bouteille à la main pour la jeter quand une poubelle se présente à vous, ou demander des poubelles tout le long du parcours à l’organisation !À Porte d’Auteuil (?), nous retrouvons la chaleur et le soleil, et Marion le subit un peu à nouveau. Mais cette course n’étant pas son objectif majeur, je le lui rappelle, et je marche avec elle quand elle en a besoin (pour boire) et reste à l’écoute de ses besoins.

Souvenirs de Lausanne !

Et puis là, j’entends une voix ultra-dynamique et motivante, je me retourne et j’aperçois la meneuse d’allure que j’avais retrouvé sur la fin de mon marathon de Lausanne. Cette femme avait été une véritable perle et elle m’avait menée sous la barre des 4h30 avec une énergie folle ! Je cours un peu avec elle, on papote un peu, elle est souriante, énergique, elle met du baume au cœur.Je suis ravie de ces rencontres, et d’ailleurs sur cette course on entend des petits « coucou » un peu partout. Une course de village ? On pourrait presque y croire !

Les quais, le pont, le break

Au 11ème kilomètre, on rejoint les quais et une chaleur toujours aussi pesante. Pour ma part, j’apprécie le paysage, c’est toujours sympa d’avoir la Tour Eiffel en visu. En parallèle, j’essaie de préparer Marion à ma sortie de route : pause eau/gel, question sur son état ... les compteurs semblent être au vert, je sais qu’elle finira sa course à son allure !Arrivées avant le pont de Bir-Hakeim, j’interpelle une supportrice pour lui demander une petite photo de toutes les deux, souvenir de ce moment de partage, avant de remonter sur le pont et de courir jusqu’aux consignes ... le temps presse, mon train n'attendra pas !

Morale de la course

J’aurais finalement eu mon train en temps et en heure. Et même si en quittant Marion, j’ai réalisé que je n’aurais pas de médaille, je suis contente de ma course.Aujourd’hui, j’étais là pour les autres, pour l’entraide et le partage. La médaille (pour moi) n’est qu’un joli objet qui prendra la poussière avant d’être enfermé dans une boîte. Je ne regarde jamais les médailles de mes plus belles courses, mais par contre je me souviens de mes émotions vécues pendant (et je les consigne ici). Alors même si j’aurais pu courir 20km, même si j’aurais pu courir plus vite, je suis juste heureuse de voir qu’aujourd’hui, j’ai aidé une copine et fait une heureuse.Le partage, la clé pour ...(Par)courir autrement le monde !Camille Courtenvert