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Ecotrip en Camargue : train, vélo et pluie

Me voici de retours de vacances, déjà prise dans le flot des To-Do list à rallonge et des multiples casquettes à empiler ! Mais cette fois-ci, c’est avec le coeur plus léger, car une fois n’est pas coutume, j’ai enfin pris des congés digne de ce nom… ou pas tout à fait, puisque nous sommes partis dans un trip à vélo, mixant train, piste cyclable et tiny house. Un éco-trip zéro carbone que j’avais vraiment envie de faire, mais qui n’a pas été de tout repos ni sous les meilleurs hospices. Je vous emmène avec moi dans les embruns camarguais, mais attention les cuisses, ça chauffe !

Pourquoi voyager zéro carbone ?

Le voyage sans impact environnemental est un sujet qui me tient à coeur et que j’aimerais explorer autant que possible. Je suis déjà adepte du train, des trajets à vélo, alors combiner les deux me semble une évidence pour découvrir les nombreux paysages que la France et l’Europe ont à nous offrir.

De plus, je pense qu’il y a également un réel effort à faire à ce niveau là pour réduire notre empreinte environnementale et atteindre les objectifs nécessaires à l’enrayement du réchauffement climatique. C’est donc une nouvelle façon d’aborder le voyage, où le trajet en est une partie intégrante, et non un simple moyen.

L’éveil des consciences sur ce sujet est encore difficile, surtout quand on arrive à un âge où l’on peut peut-être enfin se permettre ces voyages au bout du monde qui nous ont toujours fait rêvé ; je rêve moi-même de destination lointaine, mais je me satisfais pour le moment de la richesse de la France…

La Camargue à vélo et en tiny house

Il faut le dire, toute l’idée de ce voyage est parti d’un mail de Sportihome présentant les logements atypiques disponibles sur leur site ; j’y vois cette tiny-house à Aigues-Mortes et c’est parti, je déraille : “On y va à vélo ?” “Euh” “En train puis à vélo” “Euh” “Mais si regarde c’est QUE 35 km depuis Montpellier, c’est RIEN”. Emballé, ficelé, j’embarque mon partenaire pas très assuré dans cette aventure.

Le carnet de route de l’éco-trip en Camargue

  • Train d’Antibes à Montpellier, avec une correspondance à Marseille

  • Trajet à vélo d’environ 35km (en partie sur la Via Rhôna) de Montpellier à Aigues-Mortes

  • Séjour de 2 nuits dans cette tiny-house éco-conçue

  • Retour identique à vélo (possibilité de prendre le tram à Pérols avec les vélos)

  • Train de Montpellier à Antibes avec correspondances

La véritable histoire de notre éco-trip

Mardi matin, 5h50, nous voilà partis sur nos vélos pour rejoindre la gare d’Antibes. 10 km de route en bord de mer, et heureusement peu de circulation. Nous montons dans le train avec masque et vélos sans encombres. Arrivés à Marseille, nous avons 2h30 à tuer ; le train pris initialement a été annulé, nous n’avons donc pas eu d’autre choix que cette longue correspondance. On en fait fi, et on profite de ce petit moment marseillais pour aller boire un café dans une adresse végane et zéro déchet : Le Café en Bois.

Retour à la gare pour notre second train, et les ennuis commencent ! Nous écopons d’un surplus de 20€ pour nos vélos, au lieu des 20€ initialement prévus, parce qu’il est impossible de réserver un trajet avec correspondance TER-Intercités en mettant l’option vélo sur le site de la SNCF… Pas très fairplay, ni à l’écoute de nos explications et de notre bonne foi. Passons.

On débarque à Montpellier, et dès notre sortie de la gare, nous avons une mission : mon pneu arrière semble s’être dégonflé ! Apparemment, j’ai juste mal refermé la valve en regonflant mes pneus la veille, mais j’ai également oublié la pompe de secours… On en prend donc une dans un magasin de sport, on essaie de gonfler, mais ça ne semble pas marcher ! Je retourne donc à la boutique, avec mon vélo… et il s’avère que j’ai juste acheté une pompe défectueuse. Bon, bon, bon… Nous ne sommes pas encore vraiment partis que les problèmes commencent déjà.

On reprend notre souffle et des forces avant le trajet avec une pause sandwich et cette fois on y est : les pistes cyclables infinies entre Montpellier et le bord de mer ! Il fait assez beau, pas trop chaud, et nous sommes littéralement sous le charme… A tel point, que j’en perd un peu le chemin à suivre ! Toujours est-il que c’est tout simplement magnifique, entre le street art à la sortie de la ville, le bord de mer et ses plages de sables, ses forêts, et cette impression d’être dans un mélange de Floride et des Landes. J’avais oublié à quel point c’était beau la Camargue.

17h, nous arrivons à la tiny house, et profitons de la piscine pour rafraîchir nos jambes qui ont donné d’elles-mêmes dans cette aventure. Le cadre tout en nature et champs est très reposante, la tiny house très chaleureuse. Nous profitons des derniers rayons de soleil pour aller faire quelques courses au village avant la pluie annoncée. Tout y est calme, c’est beau et triste à la fois.

Mercredi, 8h00, je suis réveillée par la pluie fine qui tapote sur le toit. Qu’il est doux ce réveil ! J’hésite entre courir et ne rien faire dans le douillet lit perché… et vacances oblige, je m’enfonce sous la couette. La faim finit par nous réveiller, et nous consultons le guide laissé par les hôtes pour trouver LA bonne adresse !

12h30, nous marchons sous la pluie pour retrouver nos burgers végétariens du Petit London. Nos fessiers souffrent trop pour remonter en selle, et nous avons donc optés pour de la marche, même si cela ne semble pas opportun au vu des conditions météorologiques. Nous trouvons cependant un renfoncement dans les remparts d’Aigues-Mortes pour manger à l’abri de la fine pluie… qui finit par cesser !

Nous décidons alors de marcher jusqu’à la maison du Grand Site de France de la Camargue Gardoise pour une visite pédagogique. Par chance, la partie sentier reste ouverte malgré les conditions sanitaires, et nous y sommes seuls. Avec ses points d’observation sur la nature alentour, la balade est très agréable.

Ce fut donc une journée simple, reposante, et très relaxante malgré la météo ; la tiny house y est pour beaucoup, offrant un coin très propice au session de lecture avec café chaud et vue sur la nature environnante.

Jeudi, 6h00, c’est la pluie battante qui me réveille. Dehors, c’est un véritable déluge ! Nous devons pourtant reprendre la route aujourd’hui pour le retour, et cela s’annonce mal… Je consulte et reconsulte les applis météo, et nous finissons par convenir d’un départ vers 11h, malgré la proposition très aimable de l’hôte de rester un peu plus longtemps si nécessaire. Nous avons malheureusement un train à prendre (enfin… nous pensions!).

11h15, de retour sur la route, la pluie laisse place à quelques timides rayons de soleil. Les chemins empruntés varient légèrement, mais nous les apprécions tout autant qu’à l’aller, même peut-être un peu plus avec les couleurs plus vives offertes par la lumière de temps à autre. Nous finissons cependant à Pérols, à un arrêt de tram de la métropole, afin de nous assurer de notre arrivée en temps et en heure à la gare de Montpellier.

15h00, mon coeur fait un bond dans ma poitrine : notre train n’apparaît nul part sur les panneaux d’affichage. J’essaie de freiner la panique qui monte en moi quand on nous annonce le plus simplement du monde que si “il est nul part, c’est qu’il n’existe pas”. Je consulte frénétiquement mes mails ; aucunes annonces d’annulation ! Entre panique, désarroi et colère, nous cherchons une nouvelle solution pour voyager avec des vélos non-démontés et rentrer à bon port.

La nuit à Marseille s’impose au vu du peu de trains TER ou Intercités disponibles. Les frais s’ajoutent, la fatigue aussi. Nous avons hâte de rentrer !

Ce voyage était sans conteste une belle expérience, mais la météo et les mésaventures avec la SNCF sont venus entacher ce plaisir. Nous avons néanmoins tirés des leçons de cette aventure, comme :

  • ne pas sous-estimer le pouvoir d’un cuissard spécifique au vélo avec une peau de chamois, même pour une distance de moins de 50km. Vos fesses vous diront merci

  • privilégier les TER où il est beaucoup plus facile de voyager avec son vélo

  • prévoir des sacoches de vélos si possible ; les sacs à dos font rapidement mal, mais les sacoches ont aussi un coût conséquent … à vous de voir si vous en avez l’utilité sur le long terme !

L’expérience de vie en tiny house

J’aimerais revenir plus spécifiquement sur la vie en tiny house qui m’a toujours attiré ; ce séjour m’a permis de me rendre compte de plusieurs choses. Par exemple, une tiny house pré-conçue ne répond pas forcément à vos besoins en terme de rangement ou habitudes de vie ; il faut vraiment l’adapter à soi, et même à sa taille ! Il faut aussi être près à atteindre un niveau d’intimité très haut avec son partenaire de tiny house (ou à mettre un peu plus souvent de la musique).

Pour autant, la petitesse du logement offre paradoxalement un grand sentiment de sérénité ! C’est lorsqu’on ne possède que le nécessaire que l’on se sent mieux (pour ma part en tout cas), et cette expérience permet de s’en rendre un peu plus compte, au même titre qu’un bivouac, le confort en plus.

Enfin, pour ma part, je me suis aussi rendue à l’évidence que même si le projet me plaît énormément, il me faudrait une mini maison un peu plus grande, car j’aime recevoir tout en gardant un peu d’intimité (la partie chambre était ici totalement ouverte sur le reste de la tiny house), et surtout en travaillant de chez moi, j’aimerais avoir un endroit dédié afin de ne pas tout mélanger.

Toujours est-il qu’il n’y a rien de mieux que de tester par soi-même si l’expérience tiny house vous tente ! Et celle-ci est parfaite pour cela, tant par sa chaleur que par la gentillesse de son hôte Cassie !

J’espère en tout cas que j’aurais pu vous faire voyager à travers mes mots, et que je vous aurais donné envie de voyager plus “en vert”, et pourquoi pas avec Sportihome, le partenaire parfait pour ces expériences humaines et sportives !

A très vite,

Camille Courtenvert