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Tout ce qu'il faut savoir sur l'énergie verte et les économies d'énergie

Cet article est sponsorisé par Ekwateur

Beaucoup ne le savent pas ici, mais fut un temps, après mes études en environnement, j’ai travaillé dans les économies d’énergie. D’ailleurs, je pense que si ce n’était pas si compliqué d’avoir des valeurs et un diplôme “seulement” d’une fac public, le tout pour un salaire décent, je travaillerais encore dans ce domaine. Car réellement, il me passionne !

A vrai dire, quand Ekwateur m’a proposé ce partenariat, c’est vraiment comme si j’arrivais un peu à enfin joindre ce que j’avais toujours voulu : pouvoir faire communiquer sur une autre manière de consommer et sur les problématiques environnementales. C’est quelque chose que je fais souvent, ici et sur Instagram, mais il est vrai que la “lutte” est parfois rude quand on est seule … mais le soutien d’Ekwateur m’a donné envie de me replonger dans les réflexions écologiques afin de me sentir fin prête à vous parler d’énergie verte et économies d’énergie. Parce que ces deux sujets sont intrinsèquement liés, et on ne peut parler de l’un sans évoquer l’autre. Et j’avais très envie de poser mes mots simples d’ancienne “experte”, pour vous expliquer un peu plus tout ce qui se passe sous ces deux termes plébiscités.

Alors prenez un thé ou un café, j’ai des choses à vous dire.

“L’énergie est notre avenir, économisons-la” ou le slogan qui disait vrai

Mais ce qu’il ne dit pas, c’est que choisir l’origine et le fournisseur de notre électricité, c’est aussi choisir notre avenir. Car si l’ouverture du marché de l’énergie depuis 2007 permet de changer de l’historique fournisseur EDF, peu savent encore vers quel autre fournisseur se tourner.

En effet, après une phase “ah bon, on peut être payer son électricité ailleurs que chez EDF ? “, puis une autre “non mais je préfère rester chez EDF, au moins je suis sure que ça marche” (souvent due à une confusion entre Enedis anciennement ERDF qui gère les réseaux d’électricité en France, et EDF, qui est un simple fournisseur d’électricité), il y a eu une telle explosion d’offres plus vertes les unes que les autres, que le consommateur souvent mal informé n’a plus trop su que choisir.

C’est d’ailleurs là que les comparateurs d’énergie sont nés (à peu près en même temps que le boom des offres pour les travaux à destination d’économies d’énergie). J’ai d’ailleurs co-mené la création de l’un d’eux, et c’est là où j’ai pu en apprendre plus sur les différentes énergies dites “vertes”.

Qu’est-ce que vraiment l’énergie verte ?

Il faut distinguer plusieurs choses quand on parle d’énergie verte :

  • la façon dont est produite l’énergie : on entend ici une production d’énergie renouvelable, donc avec du photovoltaïque, de l’éolien ou des installations hydrauliques principalement, mais aussi celle produite grâce à la biomasse ou à la géothermie

  • le fournisseur d’énergie verte : l’ADEME les classes en deux catégories : les “standards” et les “premiums”, selon à la façon dont ces fournisseurs achètent leur énergie et certains petits papiers …

  • l’électricité qui arrive chez vous : est-ce que parce qu’on souscrit à une offre verte, l’énergie qui arrive chez nous est celle d’une centrale hydroélectrique ?

Les énergies renouvelables : quelles sont-elles ? Sont-elles vraiment moins polluante ?

Même s’il est indéniable que les énergies renouvelables citées plus haut seront toujours mieux que celles tirées du pétrole, charbon ou gaz, je tiens à émettre une réflexion (et non un avis tranché) sur certaines productions d’EnR (énergies renouvelables) et sur le nucléaire.

Je m’explique : on le sait, utiliser des énergies finies pour produire de l’énergie, dont en plus la production a des effets néfastes pour la planète, c’est pas bien. C’est peut-être plus facile, moins cher (et encore que … je suppose simplement), mais c’est mal et ça nous mène droit au mur (encore que … oui j’aime remettre en doute tout ce que j’avance, on s’en sort jamais, mais ça fait réfléchir, et je vous invite à faire de même). Pour autant, après quelques discussions houleuses qui m’ont poussées à approfondir mes recherches, je me suis posée deux questions :

  • l’éolien et le photovoltaïque sont-ils vraiment si vert ?

  • le nucléaire est-il vraiment à bannir ?

Et là, je sens déjà des frondes s’abattre sur moi ! Pourtant, il est justifié de se questionner quand on sait que la création et la mise en place de certains systèmes de production d’énergie renouvelable sont polluants et utilisent des matériaux comme les terres rares. Si on les ramène à leur pourcentage dans la production globale d’énergie, il peut être important de mieux étudier les ratio pollution à la production / impact écologique pendant l’utilisation / production d’énergie. Car n’oublions pas non plus que le photovoltaïque demande de l’espace et que l’éolien produit une pollution sonore qui peut être nuisible pour la faune environnante. Et oui ! Les constructions humaines ont toutes un impact, et je pense qu’il est important de se rendre compte que l’énergie verte est peut-être mieux, mais qu’elle n’est pas la seule solution.

Et là où je m’interroge, c’est face au manque de données disponibles au grand public pour répondre à ces questions. Contrairement au nucléaire qui est très contrôlé et dont les impacts sont précisément mesurés. A mes yeux de personne cartésienne, j’en comprends le côté rassurant d’impact connu et maîtrisé … même si je pense que nous manquons tout de même de recul pour avoir un réel regard sur l’impact de l’infime partie des radiations hors zone. On garde aussi en tête les catastrophes nucléaires qui marquent encore le paysage et les hommes aujourd’hui, et ces déchets bien protégés dont on ne sait que faire.

Toujours est-il qu’en l’état actuel les EnR sont insuffisantes pour répondre à la demande énergétique, et que sortir du nucléaire pour se tourner vers le charbon ou le pétrole n’est pas une solution envisageable. Il y a un véritable effort à faire sur la production d’énergie, et l’Etat finance de nombreux projets dans ce sens, mais est-ce vraiment suffisant ?

Fournisseurs d’énergie verte et petits arrangements entre amis

Le marché de l’énergie verte est bien plus complexe que “j’achète de l’énergie produite durablement au producteur X que je redistribue aux personnes qui ont souscrit à mon offre”. Il y a en réalité les producteurs d’EnR et les Garanties d’Origine (ce qui certifie de l’origine de l’électricité), qui aussi étonnant que cela puisse paraître, peuvent être achetées séparément.

Selon l’ADEME, on peut classifier les offres des fournisseurs d’énergie verte en deux types :

  • les offres “standards” : ce sont les plus courantes. Les fournisseurs achètent l’énergie à des producteurs et les Garanties d’Origine (GO) à d’autres. Ainsi, ils peuvent acheter de l’énergie avec une source de production issue du nucléaire ou du fossile, et coller l’étiquette verte dessus grâce aux GO achetées à quantité égale. Alors certes, ces garanties sont bien achetées à des producteurs d’EnR de l’Union Européenne (souvent des usines qui ont déjà amorti leurs coûts, et pas forcément en France), ce qui contribue faiblement à leur rémunération. Mais on ne connaît pas la réelle origine de l’énergie distribuée au consommateur.

  • les offres “premium” : elles ne concernent que quelques fournisseurs en France, qui achètent conjointement l’énergie et les Garanties d’Origines aux mêmes producteurs. A ce jour, seulement 4 fournisseurs fonctionnent ainsi : Enercoop, Ilek, Energie d’Ici et l’offre "petits producteurs indépendants" d’EkWateur. Ils permettent de meilleures conditions de rémunération aux producteurs avec des contrats long terme, et ainsi la pérennisation de leurs installation.

De ce fait, on peut donc nous vendre, à nous consommateur, de l’énergie dite verte grâce à une belle étiquette ; cela nous donne l’impression de faire une bonne action, tout en laissant ce marché opaque au grand public continuer leurs petits arrangements. Car malheureusement, la part du financement induite par les souscriptions aux offres “standards” est insuffisante pour soutenir le développement de nouvelles installations de production d’énergie renouvelable (du moins sans soutien de l’Etat).

il est donc important de reconnaître que souscrire à une offre verte, c’est déjà un premier degré d’engagement

Cependant, souscrire à une offre premium a un coût un peu plus élevé que ceux auxquelles nous sommes déjà habitués, et qui font déjà mal au porte-monnaie parfois (surtout si on habite dans un logement vétuste, mal isolé, avec des radiateurs électriques qui fonctionnent mal, comme j’ai déjà pu connaître à Paris). Nous n’avons pas tous la même capacité de financement vis à vis de l’énergie verte, et il est donc important de reconnaître que souscrire à une offre verte, c’est déjà un premier degré d’engagement pour faire changer l’offre; si nous souscrivons de plus en plus, comme ces dernières années, à une offre verte, nous montrerons que la demande en énergie change. Un petit pas (et peu de papier) pour nous, un grand pas pour la planète.

Et si vous voulez aller plus loin dans la compréhension de ces mécanismes et leur impact, ce résumé de l’étude menée par l’ADEME est très intéressant : Les offres d’électricité verte - ADEME, déc. 2018

Est-ce que l’électricité qui arrive dans ma prise est verte ?

Non. L’électricité qui arrive dans votre prise est dite grise. Il est impossible de tracer la répartition exacte des flux d’électricité qui produise le courant dans votre prise. Il s’agit d’un mix (EnR et non EnR), qu’on appelle un mix de consommation ; il va varier au cours du temps, selon le nombre de KwH injecté dans les réseaux d’électricité.

Il ne faut pas être déçu pour autant, car lorsqu’on souscrit à une offre verte, on demande implicitement à ce qu’il y ait plus d’électricité d’origine EnR qui soit injectée dans les réseaux d’électricité français. Et ça, c’est important ! De même, si on pouvait choisir d’avoir uniquement de l’électricité du producteur indépendant comme avec l’offre d’Ekwateur, il se pourrait qu’il y ait une baisse de production et donc une coupure d’électricité chez vous (PS : ceci est un exemple un peu caricatural, mais il permet d’expliquer simplement les choses). Le mix d’origine permet actuellement de maintenir le flux répondant à la demande que nous avons pour notre consommation.

Demande en énergie qu’il faudrait songer à revoir, d’une part pour permettre peut-être dans un avenir proche aux producteurs d’EnR d’y répondre, et d’autre part pour réduire notre impact environnementale car une demande sans cesse croissante en énergie implique une pollution plus importante, énergies renouvelables ou non.

Comment faire des économies d’énergie simplement chez soi ?

A l’heure actuelle où j’écris, je suis autant un mauvais exemple qu’un “bon” exemple ; je travaille quasi exclusivement via le numérique et j’ai donc tous mes appareils en charge (2 téléphones, mon ordinateur, une tablette). Mais j’ai aussi décidé de ne pas installer de chauffage d’appoint très énergivore dans mon bureau et j’ai donc mon pull, une écharpe et un plaid pour résister à la basse température de mon bureau. Et mon exemple démontre juste qu’on peut essayer de faire la balance avec les moyens dont on dispose ; j’ai besoin d’être connectée pour travailler, mais je peux faire des efforts ailleurs.

La suite de l’article se présentera donc comme une liste d’idées non-exhaustive de moyen de faire des économies d’énergie et ainsi d’agir sur votre consommation pour la planète et pour votre porte-monnaie aussi.

  1. Installer des ampoules LED / basses consommation

Les ampoules classiques ont une faible efficacité pour une forte demande en énergie, et leur recyclage pose problème ! A contrario, les lampes LED consomment 80% d’électricité en moins et ont une durée de vie d’environ 25 ans. Et bonus, vous pouvez vous faire accompagner dans votre achat en ampoules LED grâce à la Prime Energie ! En savoir plus

2. Repenser son électroménager

Avec les progrès réalisés sur la consommation des gros appareils électroménagers, il faut bien définir son utilisation avant de savoir si on préfère acheter neuf ou d’occasion. Pour faire simple, si notre utilisation est intensive, préférer du neuf bien choisi grâce à l’application Ecogator, et si elle est occasionnelle, un électroménager d’occasion fera l’affaire (mention spécial pour ceux avec le label ElectroREV, disponibles dans certains magasins d’économie sociale).

On essaye aussi de penser aux heures creuses, au séchage du linge à l’air libre, et à n’acheter que l’électroménager dont vous avez réellement besoin ! Pourquoi pas aussi penser à la mutualisation de votre machine à laver avec La Machine du Voisin, ou un petit mot dans l’entrée de votre immeuble ? (hors Covid).

3. Débranchez vos appareils électroniques

Personnellement, j’ai pris l’habitude de tout débrancher lorsque je pars plus de 24h chez moi, box internet comprise (surtout même !). Mon imprimante est débranchée quand je ne m’en sers pas, j’évite de laisser mon chargeur de téléphone branché sur la prise quand je ne m’en sers pas, et j’éteins ma multiprise quand je pars du bureau. Ce sont de tout petits gestes, mais cela évite une demande en électricité parfaitement inutile, et je vous assure que ça réduit la facture d’électricité !

Chez Ekwateur, j’ai toujours payé à la consommation réelle, et je trouve que c’est un bon moyen de voir l’impact de tous nos petits gestes.

Pour rappel, la box internet est l’appareil électrique le plus énergivore (autant que votre frigo), devant les PC fixes. Les ordinateurs portables et tablettes sont les moins énergivores, mais il faut bien penser à économiser leur batterie et à débrancher leurs prises !

4. Baisser son chauffage d’un degré

Techniquement, la bonne température de chaffage est de 19°C pour les pièces à vivre et de 17°C pour les chambres … mais on surchauffe bien trop souvent ! Pourtant, on pourrait descendre la température des pièces à vivre à 18°C sans sensation d’inconfort pour certaines habitations (tout dépend des matériaux de construction et de sa bonne isolation).

Et baisser d’un seul degré son chauffage, c’est 7% de gagné sur sa facture d’électricité ! Pour un petit logement type studio avec une facture mensuelle d’environ 50€, cela représente quasiment un mois de facture. Il ne vous reste plus qu’à mettre un petit pull et des chaussettes et le tour est joué !

5. Repenser son système de chauffage

Si vous êtes propriétaires ou que votre propriétaire veut bien engager quelques travaux, il est intéressant de repenser à la manière dont vous vous chauffez. Par exemple, un poêle à bois à un certain coût à l’utilisation mais il peut être très rentable sur plusieurs années. Il existe en plus de nombreuses aides de l’Etat via la Prime Energie ; cela fonctionne le plus souvent par un système de remboursement et quelques critères doivent être respectés, mais en se renseignant bien, vous pourrez faire de belles économies à long terme.

6. Revoir son isolation avec ou sans travaux

Comme pour le chauffage, la Prime Energie peut vous aider dans des travaux d’isolation de votre habitation. Faites cependant attention au ratio prix / durabilité de certains matériaux ; je pense notamment à l’isolation des combles par soufflage qui peut se faire avec différents matériaux qui ne se valent pas tous en terme d’impact écologique et de durée de vie.

Et si on est locataire et qu’on vit dans un logement mal isolé, ou que vous ne pouvez vous permettre des dépenses onéreuses, il y a plusieurs petites astuces que vous pouvez mettre en place comme :

  • installer des rideaux lourds et épais pour couper d’une mauvaise isolation des fenêtres

  • installer des boudins de portes (promis il y en a des plus beaux que chez mamie)

  • calfeutrer le contour de vos fenêtres / portes avec des joints d’isolation (celui en mousse est le moins onéreux et peu s’enlever facilement si on vous le demande)

Toutes ces astuces ne peuvent pas forcément être mise en pratique, et il existe encore une pléthore qui pourront vous permettre de diminuer votre besoin en énergie. Vous pouvez d’ailleurs retrouver pleins de conseils pour votre consommation d’énergie sur l’espace dédié d’Ekwateur.





J’espère cependant que cet article (un peu long) aura eu le mérite de vous faire réfléchir à ce que vous souhaitez pour l’énergie de demain, sur votre façon de la consommer, et à qui vous souhaitez la payer. J’espère aussi que j’aurais pu bien exprimer le fait que personne n’est parfait, et que nous n’avons pas tous les mêmes moyens face aux différentes actions que l’on peut mener pour un demain plus vert. Je pense cependant que la prise de conscience est importante et que si on a la capacité de charge mentale, il faut sérieusement y réfléchir … car comme le disait si justement le slogan d’un fournisseur pas si vert "l’énergie est notre avenir, économisons-la”.

A très vite,

Camille Courtenvert

En effet, après une phase “ah bon, on peut être payer son électricité ailleurs que chez EDF ? “, puis une autre “non mais je préfère rester chez EDF, au moins je suis sure que ça marche” (souvent due à une confusion entre ERDF qui gère les réseaux d’électricité en France, et EDF, qui est un simple fournisseur d’électricité), il y a eu une telle explosion d’offres plus vertes les unes que les autres, que le consommateur souvent mal informé n’a plus trop su que choisir.

C’est d’ailleurs là que les comparateurs d’énergie sont nés (à peu près en même temps que le boom des offres pour les travaux à destination d’économies d’énergie). J’ai d’ailleurs co-mené la création de l’un d’eux, et c’est là où j’ai pu en apprendre plus sur les différentes énergies dites “vertes”.

Qu’est-ce que vraiment l’énergie verte ?

Il faut distinguer plusieurs choses quand on parle d’énergie verte :

  • la façon dont est produite l’énergie : on entend ici une production d’énergie renouvelable, donc avec du photovoltaïque, de l’éolien ou des installations hydrauliques principalement, mais aussi celle produite grâce à la biomasse ou à la géothermie

  • le fournisseur d’énergie verte : l’ADEME les classes en deux catégories : les “standards” et les “premiums”, selon à la façon dont ces fournisseurs achètent leur énergie et certains petits papiers …

  • l’électricité qui arrive chez vous : est-ce que parce qu’on souscrit à une offre verte, l’énergie qui arrive chez nous est celle d’une centrale hydroélectrique ?

Les énergies renouvelables : quelles sont-elles ? Sont-elles vraiment moins polluante ?

Même s’il est indéniable que les énergies renouvelables citées plus haut seront toujours mieux que celles tirées du pétrole, charbon ou gaz, je tiens à émettre une réflexion (et non un avis tranché) sur certaines productions d’EnR (énergies renouvelables) et sur le nucléaire.

Je m’explique : on le sait, utiliser des énergies finies pour produire de l’énergie, dont en plus la production a des effets néfastes pour la planète, c’est pas bien. C’est peut-être plus facile, moins cher (et encore que … je suppose simplement), mais c’est mal et ça nous mène droit au mur (encore que … oui j’aime remettre en doute tout ce que j’avance, on s’en sort jamais, mais ça fait réfléchir, et je vous invite à faire de même). Pour autant, après quelques discussions houleuses qui m’ont poussées à approfondir mes recherches, je me suis posée deux questions :

  • l’éolien et le photovoltaïque sont-ils vraiment si vert ?

  • le nucléaire est-il vraiment à bannir ?

Et là, je sens déjà des frondes s’abattre sur moi ! Pourtant, il est justifié de se questionner quand on sait que la création et la mise en place de certains systèmes de production d’énergie renouvelable sont polluants et utilisent des matériaux comme les terres rares. Si on les ramène à leur pourcentage dans la production globale d’énergie, il peut être important de mieux étudier les ratio pollution à la production / impact écologique pendant l’utilisation / production d’énergie. Car n’oublions pas non plus que le photovoltaïque demande de l’espace et que l’éolien produit une pollution sonore qui peut être nuisible pour la faune environnante. Et oui ! Les constructions humaines ont toutes un impact, et je pense qu’il est important de se rendre compte que l’énergie verte est peut-être mieux, mais qu’elle n’est pas la seule solution.

Et là où je m’interroge, c’est face au manque de données disponibles au grand public pour répondre à ces questions. Contrairement au nucléaire qui est très contrôlé et dont les impacts sont précisément mesurés. A mes yeux de personne cartésienne, j’en comprends le côté rassurant d’impact connu et maîtrisé … même si je pense que nous manquons tout de même de recul pour avoir un réel regard sur l’impact de l’infime partie des radiations hors zone. On garde aussi en tête les catastrophes nucléaires qui marquent encore le paysage et les hommes aujourd’hui, et ces déchets bien protégés dont on ne sait que faire.

Toujours est-il qu’en l’état actuel les EnR sont insuffisantes pour répondre à la demande énergétique, et que sortir du nucléaire pour se tourner vers le charbon ou le pétrole n’est pas une solution envisageable. Il y a un véritable effort à faire sur la production d’énergie, et l’Etat finance de nombreux projets dans ce sens, mais est-ce vraiment suffisant ?

Fournisseurs d’énergie verte et petits arrangements entre amis

Le marché de l’énergie verte est bien plus complexe que “j’achète de l’énergie produite durablement au producteur X que je redistribue aux personnes qui ont souscrit à mon offre”. Il y a en réalité les producteurs d’EnR et les Garanties d’Origine (ce qui certifie de l’origine de l’électricité), qui aussi étonnant que cela puisse paraître, peuvent être achetées séparément.

Selon l’ADEME, on peut classifier les offres des fournisseurs d’énergie verte en deux types :

  • les offres “standards” : ce sont les plus courantes. Les fournisseurs achètent l’énergie à des producteurs et les Garanties d’Origine (GO) à d’autres. Ainsi, ils peuvent acheter de l’énergie avec une source de production issue du nucléaire ou du fossile, et coller l’étiquette verte dessus grâce aux GO achetées à quantité égale. Alors certes, ces garanties sont bien achetées à des producteurs d’EnR de l’Union Européenne (souvent des usines qui ont déjà amorti leurs coûts, et pas forcément en France), ce qui contribue faiblement à leur rémunération. Mais on ne connaît pas la réelle origine de l’énergie distribuée au consommateur.

  • les offres “premium” : elles ne concernent que quelques fournisseurs en France, qui achètent conjointement l’énergie et les Garanties d’Origines aux mêmes producteurs. A ce jour, seulement 4 fournisseurs fonctionnent ainsi : Enercoop, Ilek, Energie d’Ici et l’offre "petits producteurs indépendants" d’EkWateur. Ils permettent de meilleures conditions de rémunération aux producteurs avec des contrats long terme, et ainsi la pérennisation de leurs installation.

De ce fait, on peut donc nous vendre, à nous consommateur, de l’énergie dite verte grâce à une belle étiquette ; cela nous donne l’impression de faire une bonne action, tout en laissant ce marché opaque au grand public continuer leurs petits arrangements. Car malheureusement, la part du financement induite par les souscriptions aux offres “standards” est insuffisante pour soutenir le développement de nouvelles installations de production d’énergie renouvelable (du moins sans soutien de l’Etat).

il est donc important de reconnaître que souscrire à une offre verte, c’est déjà un premier degré d’engagement

Cependant, souscrire à une offre premium a un coût un peu plus élevé que ceux auxquelles nous sommes déjà habitués, et qui font déjà mal au porte-monnaie parfois (surtout si on habite dans un logement vétuste, mal isolé, avec des radiateurs électriques qui fonctionnent mal, comme j’ai déjà pu connaître à Paris). Nous n’avons pas tous la même capacité de financement vis à vis de l’énergie verte, et il est donc important de reconnaître que souscrire à une offre verte, c’est déjà un premier degré d’engagement pour faire changer l’offre; si nous souscrivons de plus en plus, comme ces dernières années, à une offre verte, nous montrerons que la demande en énergie change. Un petit pas (et peu de papier) pour nous, un grand pas pour la planète.

Et si vous voulez aller plus loin dans la compréhension de ces mécanismes et leur impact, ce résumé de l’étude menée par l’ADEME est très intéressant : Les offres d’électricité verte - ADEME, déc. 2018

Est-ce que l’électricité qui arrive dans ma prise est verte ?

Non. L’électricité qui arrive dans votre prise est dite grise. Il est impossible de tracer la répartition exacte des flux d’électricité qui produise le courant dans votre prise. Il s’agit d’un mix (EnR et non EnR), qu’on appelle un mix de consommation ; il va varier au cours du temps, selon le nombre de KwH injecté dans les réseaux d’électricité.

Il ne faut pas être déçu pour autant, car lorsqu’on souscrit à une offre verte, on demande implicitement à ce qu’il y ait plus d’électricité d’origine EnR qui soit injectée dans les réseaux d’électricité français. Et ça, c’est important ! De même, si on pouvait choisir d’avoir uniquement de l’électricité du producteur indépendant comme avec l’offre d’Ekwateur, il se pourrait qu’il y ait une baisse de production et donc une coupure d’électricité chez vous (PS : ceci est un exemple un peu caricatural, mais il permet d’expliquer simplement les choses). Le mix d’origine permet actuellement de maintenir le flux répondant à la demande que nous avons pour notre consommation.

Demande en énergie qu’il faudrait songer à revoir, d’une part pour permettre peut-être dans un avenir proche aux producteurs d’EnR d’y répondre, et d’autre part pour réduire notre impact environnementale car une demande sans cesse croissante en énergie implique une pollution plus importante, énergies renouvelables ou non.

Comment faire des économies d’énergie simplement chez soi ?

A l’heure actuelle où j’écris, je suis autant un mauvais exemple qu’un “bon” exemple ; je travaille quasi exclusivement via le numérique et j’ai donc tous mes appareils en charge (2 téléphones, mon ordinateur, une tablette). Mais j’ai aussi décidé de ne pas installer de chauffage d’appoint très énergivore dans mon bureau et j’ai donc mon pull, une écharpe et un plaid pour résister à la basse température de mon bureau. Et mon exemple démontre juste qu’on peut essayer de faire la balance avec les moyens dont on dispose ; j’ai besoin d’être connectée pour travailler, mais je peux faire des efforts ailleurs.

La suite de l’article se présentera donc comme une liste d’idées non-exhaustive de moyen de faire des économies d’énergie et ainsi d’agir sur votre consommation pour la planète et pour votre porte-monnaie aussi.

  1. Installer des ampoules LED / basses consommation

Les ampoules classiques ont une faible efficacité pour une forte demande en énergie, et leur recyclage pose problème ! A contrario, les lampes LED consomment 80% d’électricité en moins et ont une durée de vie d’environ 25 ans. Et bonus, vous pouvez vous faire accompagner dans votre achat en ampoules LED grâce à la Prime Energie ! En savoir plus

2. Repenser son électroménager

Avec les progrès réalisés sur la consommation des gros appareils électroménagers, il faut bien définir son utilisation avant de savoir si on préfère acheter neuf ou d’occasion. Pour faire simple, si notre utilisation est intensive, préférer du neuf bien choisi grâce à l’application Ecogator, et si elle est occasionnelle, un électroménager d’occasion fera l’affaire (mention spécial pour ceux avec le label ElectroREV, disponibles dans certains magasins d’économie sociale).

On essaye aussi de penser aux heures creuses, au séchage du linge à l’air libre, et à n’acheter que l’électroménager dont vous avez réellement besoin ! Pourquoi pas aussi penser à la mutualisation de votre machine à laver avec La Machine du Voisin, ou un petit mot dans l’entrée de votre immeuble ? (hors Covid).

3. Débranchez vos appareils électroniques

Personnellement, j’ai pris l’habitude de tout débrancher lorsque je pars plus de 24h chez moi, box internet comprise (surtout même !). Mon imprimante est débranchée quand je ne m’en sers pas, j’évite de laisser mon chargeur de téléphone branché sur la prise quand je ne m’en sers pas, et j’éteins ma multiprise quand je pars du bureau. Ce sont de tout petits gestes, mais cela évite une demande en électricité parfaitement inutile, et je vous assure que ça réduit la facture d’électricité !

Chez Ekwateur, j’ai toujours payé à la consommation réelle, et je trouve que c’est un bon moyen de voir l’impact de tous nos petits gestes.

Pour rappel, la box internet est l’appareil électrique le plus énergivore (autant que votre frigo), devant les PC fixes. Les ordinateurs portables et tablettes sont les moins énergivores, mais il faut bien penser à économiser leur batterie et à débrancher leurs prises !

4. Baisser son chauffage d’un degré

Techniquement, la bonne température de chaffage est de 19°C pour les pièces à vivre et de 17°C pour les chambres … mais on surchauffe bien trop souvent ! Pourtant, on pourrait descendre la température des pièces à vivre à 18°C sans sensation d’inconfort pour certaines habitations (tout dépend des matériaux de construction et de sa bonne isolation).

Et baisser d’un seul degré son chauffage, c’est 7% de gagné sur sa facture d’électricité ! Pour un petit logement type studio avec une facture mensuelle d’environ 50€, cela représente quasiment un mois de facture. Il ne vous reste plus qu’à mettre un petit pull et des chaussettes et le tour est joué !

5. Repenser son système de chauffage

Si vous êtes propriétaires ou que votre propriétaire veut bien engager quelques travaux, il est intéressant de repenser à la manière dont vous vous chauffez. Par exemple, un poêle à bois à un certain coût à l’utilisation mais il peut être très rentable sur plusieurs années. Il existe en plus de nombreuses aides de l’Etat via la Prime Energie ; cela fonctionne le plus souvent par un système de remboursement et quelques critères doivent être respectés, mais en se renseignant bien, vous pourrez faire de belles économies à long terme.

6. Revoir son isolation avec ou sans travaux

Comme pour le chauffage, la Prime Energie peut vous aider dans des travaux d’isolation de votre habitation. Faites cependant attention au ratio prix / durabilité de certains matériaux ; je pense notamment à l’isolation des combles par soufflage qui peut se faire avec différents matériaux qui ne se valent pas tous en terme d’impact écologique et de durée de vie.

Et si on est locataire et qu’on vit dans un logement mal isolé, ou que vous ne pouvez vous permettre des dépenses onéreuses, il y a plusieurs petites astuces que vous pouvez mettre en place comme :

  • installer des rideaux lourds et épais pour couper d’une mauvaise isolation des fenêtres

  • installer des boudins de portes (promis il y en a des plus beaux que chez mamie)

  • calfeutrer le contour de vos fenêtres / portes avec des joints d’isolation (celui en mousse est le moins onéreux et peu s’enlever facilement si on vous le demande)

Toutes ces astuces ne peuvent pas forcément être mise en pratique, et il existe encore une pléthore qui pourront vous permettre de diminuer votre besoin en énergie. Vous pouvez d’ailleurs retrouver pleins de conseils pour votre consommation d’énergie sur l’espace dédié d’Ekwateur.


J’espère cependant que cet article (un peu long) aura eu le mérite de vous faire réfléchir à ce que vous souhaitez pour l’énergie de demain, sur votre façon de la consommer, et à qui vous souhaitez la payer. J’espère aussi que j’aurais pu bien exprimer le fait que personne n’est parfait, et que nous n’avons pas tous les mêmes moyens face aux différentes actions que l’on peut mener pour un demain plus vert. Je pense cependant que la prise de conscience est importante et que si on a la capacité de charge mentale, il faut sérieusement y réfléchir … car comme le disait si justement le slogan d’un fournisseur pas si vert "l’énergie est notre avenir, économisons-la”.

A très vite,

Camille Courtenvert