Randonnée raquettes : équipement & expérience
Imaginez un peu … Il n'y a que le bruit de vos pas, assourdis par une épaisse couche de neige, le tintement des flocons qui fondent sous le beau soleil du jour, quelques rares gazouillis des oiseaux ou du vent, on ne sait plus trop. Le silence de la nature vous entoure, tout semble irréel avec cette neige si lisse ... Vous avez peur de la froisser avec vos pas, alors vous tracez une ligne dont vous ne sortez pas, pour ne lui laisser qu'une fine cicatrice.
Il se peut que quand vous étiez sur vos skis, vous entraperceviez parfois ces espaces de nature si paisible, mais qui semblait inaccessible. Aujourd'hui, ils sont à vous, et à vous seul...
Et au détour d'un sapin, la beauté du monde s'ouvre à vous. Loin de tout et loin de tous, vous dominez le monde, avec l'impression d'être si petit, si grand, tant en osmose ... Et vous vous exclamez en silence de cet magnificence, debout, sur vos raquettes.
Et dire qu'on m'a dit que les raquettes étaient un sport de vieux ...
Article en collaboration avec Plutosport.fr
1. Les raquettes, c’est pas (que) pour les vieux !
C’est un peu la randonnée de l’hiver ! Alors si vous aimez la randonnée, vous aimerez celle en raquettes, et peu importe que celles-ci soient désuètes aux yeux de certains. C’est une activité conviviale, qui peut être tout aussi familiale que sportive … tout dépendra du sentier que vous empruntez !
Dans tous les cas, vous allez pouvoir découvrir des paysages incroyables dans des endroits qui ne seront pas accessible autrement, même en courant (le snow trail c’est sympa, mais pas quand on s’enfonce jusqu’aux genoux à chaque pas!). Vous vous sentirez l’âme d’un explorateur voir d’un trappeur canadien. Il ne vous reste plus qu’à choisir si vous voulez y mettre du rythme ou prendre votre temps !
2. Quel équipement choisir ?
Contrairement au ski, il ne faut pas s’habiller trop chaudement … mais avec des vêtements technique pour garder la chaleur dans les temps de pause, et évacuer la transpiration pendant l’effort.
Ainsi, il vaut mieux adopter la technique dite « de l’oignon », soit 3 couches qui vous permettent d’adapter la chaleur à votre besoin.
Pour cela, il faut * :
- une première couche, souvent appelée sous-vêtement, qui garde la chaleur tout en évacuant la chaleur. La laine mérinos est souvent préconisée, mais encore faut-il bien choisir des marques éthiques qui sourcent leur laine pour contrer la pratique du museling …
Des sous-couches en polyester existe également. Elles sont aussi généralement moins coûteuses, et peuvent être une alternative, à condition de les choisir de qualité et de les garder plusieurs années pour rentabiliser leur impact de production.
- une deuxième couche chaude, comme une polaire par exemple. Il existe des polaires fabriquées en fibres recyclées, ou alors on peut en acheter d’occasion. Une bonne polaire se garde des années, et peut servir dans de multiples sport d’hiver ; contrairement à un pull classique, elle tient souvent plus chaud, ne laisse pas l’air passer à travers les mails, mais permet aussi de mieux gérer l’aspect transpiration en ne restant pas (trop) humide.
- une troisième couche isolante et imperméable. Cela peut-être un simple coupe-vent par beau temps, ou une veste de randonnée déperlante (la technologie GoreTex étant un must). Elle n’est pas nécessaire parfois, mais il ne vaut mieux être trop prudent que pas assez.
En bas, un pantalon de randonnée avec un legging thermique (même réflexion que pour la sous-couche du haut) pourra suffire. S’il y a beaucoup de neige, et selon la météo, un pantalon de randonnée déperlant avec des zones doublées pour tenir chaud pourra être plus adapté.
Question chaussures, une paire de chaussures de randonnée suffisamment déperlante peu faire l’affaire. Pour ma part, je déteste avoir froid aux pieds, surtout quand ils sont un peu plus inactifs comme au ski ou bloqués dans les raquettes. Je préfère donc opter pour des boots de neige, avec une bonne accroche et chaudement doublée , comme ces Sorel (que j’ai tellement vu aux pieds des canadiens!).
Enfin, en ce qui concerne les raquettes, vous pouvez en trouver facilement à la location pour 5/10€ par jour.
*tous les liens mènent à des articles vendus sur plutosport.fr, boutique multisport en ligne, qui permet de s’équiper à moindre coût. Aucuns liens n’est affiliés :)
3. La Féclaz, un spot à raquettes proche de Lyon
Pour cette saison hivernale 2019-2020, je me suis retrouvée à Lyon. J’ai donc naturellement cherché des endroits où pratiquer la randonnée raquette à quelques heures seulement.
Aparté : La partie à l’ouest de Lyon, vers l’Auvergne (Pilat, Livradois-Forez ...), subit le manque de neige depuis plusieurs années malheureusement. Les températures ne sont plus assez basses et de nombreuses stations nordiques souffrent de ce manque d’enneigement. Pour autant, si vous vous retrouvez dans ces conditions de localisation / météo, tout l’équipement évoqué plus haut vous servira grandement pour une randonnée hivernale agréable. Il faudra cependant opter pour des chaussures de randonnée bien adaptée à des terrains souvent boueux.
C’est donc du côté est de Lyon que je me suis tournée ; bien entendu d’Annecy à Chamonix, c’est un peu le spot de rêve pour toutes les pratiques hivernales ! Mais je trouve que c’est bien trop cher (que ça soit en voiture avec le prix des péages, ou en train), et un peu trop loin si on veut y aller à la journée.
En suivant cette réflexion « moins loin et moins cher », j’ai fini par guetter l’apparition de la neige le Mont Revard et ses stations de ski alentours, entre Aix-les-Bains et Chambéry.
Peu de temps après avoir vu de la neige sur les webcams de la Féclaz, j’ai donc pris mes bottes de neige et ma polaire, pour filer y marcher dans la neige ! Certes, l’enneigement est plus précaire, moins dense, mais la station est aussi plus rustique, et chaleureuse du fait de sa taille humaine. Personnellement, je préfère largement ce genre de station, où je me sens plus à mon aise et où nous pouvons parfois nous retrouver seul au milieu de la nature.
J’ai donc loué sur place, au premier loueur que j’ai vu, à côté du parking gratuit (vers l’entrée de la station).
Pour ce qui est des tracés de randonnées raquettes, je me suis rendue directement à l’office de tourisme qui m’a fourni une carte et des explications pour trouver le début du sentier.
Fin prête, je suis partie à l’aventure avec le bonheur du silence perturbé par le seul crissement de mes pas dans la neige. J’ai suivi le sentier au début, puis n’étant plus certaine de moi, ni de mes capacités à lire une carte, j’ai fini par suivre mon inspiration et remonter quelques pistes (attention à bien se mettre sur le côté dans ce cas).
J’ai repéré un point de vue sur la carte, donnant sur le lac du Bourget, auquel je suis allée me poser pour manger un sandwich préparé à l’avance et profiter de la météo exceptionnelle. Et j’ai fini par redescendre par un chemin totalement improvisé, simulant des glisses en ski parfois et profitant d’une poudreuse immaculée ; un retour en enfance !
L’air de rien, cette balade en raquettes aura été sportive et le temps est passée à une vitesse folle ! J’en suis convaincue, c’est une magnifique manière de découvrir la montagne, sans remontée mécanique.
Et vous, vous avez déjà fait des raquettes ? Si oui, quels sont vos meilleurs spots ?
Camille Courtenvert