Voyage en Gaspésie - Québec
Bien que ça ne soit pas habituel sur ce blog, j’aimerais vous parlez d’une expérience de voyage que j’ai faite il y a quelques années, au Québec. C’est un voyage qui a son importance dans l’existence de ce blog, puisque c’est ce séjour m’a révélé l’importance que je voulais accorder à la communication sur une autre manière de voyager, et sur l’impact de l’homme sur Terre. Entre temps, le sport s’y est mêlé à plus haute intensité, et ce blog est né. Mais c’est bien lors de ce voyage en Gaspésie que je suis tombée amoureuse du voyage lent, et que j’ai compris l’importance de la découverte de l’autre et de l’éco-tourisme.
Mon voyage au Canada
Le Canada est un pays qui m’a toujours attiré, par ses grandes étendues de nature, peuplées de neige et d’animaux sauvages. Le pays des chiens de traîneaux, du moins l’association mentale que je m’en étais faite.
Lorsque l’occasion s’est présentée d’y partir vivre quelques mois en 2014, je n’ai pas beaucoup hésité. Je suis donc partie quelques mois à Montréal, et devant l’absence de Permis Vacances-Travail, je n’ai eu la possibilité que de l’option “Vacances” ; j’en ai donc profité pour voyager autant que possible. C’est par cette combinaison de choix que je me suis retrouvée à partir plusieurs jours seule en Gaspésie.
De mémoire, ce doit être un de mes premiers voyages en solitaire. Mis à part un séjour londonien précédent où j’étais partie avec un sac à main (oui j’ai des idées farfelues), c’était bien la première fois que je partais en sac à dos vers une destination “nature”.
Destination Percé et son rocher
Je partais donc vers Percé, mi-mai, à 15h de bus de Montréal (où j’avais élu domicile pour les quelques mois). Je tiens à digresser en précisant que le bus est un des moyens de transports les plus écolo-nomiques au Canada ; le train est peu développé et hors de prix, les avions trop polluants à mon goût. Et puis ce voyage en bus vaut toutes les introspections du monde, tant on se retrouve face à des étendues de nature si grandes pour nous, européens.
Nous traversions des forêts pendant des heures, en empruntant ce qui semblait être l’unique route, sans croiser d’habitations ou de villes.
Le départ s’était fait tard dans la nuit précédente. Le bus avait fait une pause au petit matin, dans une station de bord de route aux allures de diner des années 50. Nous étions déjà sur les côtes québécoises : la mer d’un côté, la forêt de l’autre, perdus au bout du monde.
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Cette impression s’est renforcée avec l’arrivée à Percé . Bien que je sois arrivée en plein jour, je n’ai pas croisé grand monde. Les maisons et magasins ressemblaient à des cabanes en bois. Un léger vent marin me rappelait ma Côte d’Azur chérie. En attendant mon hôtesse sur le parking, je prenais un plaisir immense à regarder la mer et cette horizon sans fin. Après quelques mois aux pays des caribous, c’était comme un retour aux sources.
Tommi est enfin arrivée. J’allais loger dans sa maison pour la semaine en l’échange de services rendus dans son atelier de céramique. Sur place, d’autres hôtes étaient déjà présents depuis quelques jours. Nous étions en communauté, comme coupés du monde avec le peu de réseau disponible, les grandes marches aux alentours et ce partage incroyable lors des repas.
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Je me souviens avoir manger pour la première fois de ma vie des tartines de beurre de cacahuètes et confiture, mais aussi un jambon entier et cuit par notre hôtesse pendant de longue heures au four. Tout y était nouveau, différent, profondément sincère.
Outre les travaux céramiques, je profitais de mes après-midi pour aller courir jusqu’au centre-ville et sur le bord de mer. À l’époque, je courais moins régulièrement mais avec un énorme plaisir, et je figurais mes parcours dans un tableau Excel où je notais le temps et mon parcours approximatif. Je ne saurais dire mon allure, mais je me rappelle précisément de mes sensations : ce froid, cet air marin, la neige encore présente, et cette longue côte pour remonter jusqu’à la maison de Tommi.
Je lui avais aussi emprunté un vélo pour aller un peu plus loin, et je m’étais rendu jusqu’à la ville voisine par le bord de mer. J’étais vraiment seule et minuscule sur ce vélo et cette grande route. C’était une sensation incroyable, et inédite ; j’avais comme une peur au ventre, contrebalancée par un sentiment de liberté qui vous illumine de l’intérieur.
[gallery ids="2942,2943" type="rectangular"]Nous avions aussi décidé avec les autres hôtes de nous lever avant l'aube pour observer les pêcheurs partir, la saison n'étant pas encore aux baleines. Nous les avions loupés de peu, mais avions eu un magnifique lever de soleil sur l'emblématique rocher de Percé en compensation.
Un changement profond
Je pense que c’est ce jour-là que j’ai compris mon envie et mon besoin de découvrir le monde d’une autre façon : plus simple, plus intense, plus proche de l’environnement, mais aussi disons-le, plus sportive. Cependant, le cheminement jusqu’à un changement total de ma manière de voyager (et même de vivre) a été lent, et encore aujourd’hui je ne voyage pas tout le temps comme j’en rêverais. Mais ce voyage laisse en moi un souvenir spécial, qui a agit en faveur de mon développement, et de l’énergie que j’essaie de vous transmettre ici.
Une énergie verte et sportive pour qu’ensemble, nous continuions à ...
(Par)courir le monde autrement !
Camille Courtenvert de Visit and Run