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Travailler en freelance : mon expérience

Ça fait déjà un moment qu’on me pose des questions sur mon travail en freelance, à la limite du digital nomadisme puisque je ne suis quasi qu’en télétravail. Mais je ne savais pas comment y répondre, me sentant peu légitime car je n’ai pas un parcours de freelance tout tracé (syndrome de l’imposteur quand tu nous tiens). Cet article sera donc juste le partage de MON expérience, qui montrera peut-être, qu’avec un peu d’envie et beaucoup de persévérance, on peut se construire le job qui nous correspond !

Disclaimer : on est pas obligé.e d’être freelance pour avoir un travail qui nous plaît, mais pour certains d’entre nous, cela nous correspond plus :)

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Comment je suis devenue freelance ?

Mes études avant d’être freelance

Mon cursus scolaire n’a, je crois, strictement rien à voir avec ce que je fais aujourd’hui. Cependant, je considère ces années comme un bagage de culture G indéniable !

Un BAC L options Arts

(et niçois ! ) soit 9h par semaine d’option à suivre des cours d’histoire de l’art et à faire des arts appliqués. Mon rêve était de faire de l’architecture d’intérieur, mais j’ai vite déchanté quant à mes possibilités de faire ce métier.

Licence en Géographie et Master 1 CRES

J’y ai atterri par un assez grand hasard ! La possibilité d’échange au Canada m’a séduite, ainsi que celle de peut-être faire de l’urbanisme (parce que je pensais que c’était un peu de l’architecture à grande échelle…. oui je pensais surement vivre dans les Sims). Je n’ai jamais réellement fait cet échange au Canada, mais plutôt une Licence Pro en Géomatique (aka le traitement de toutes les données géolocalisées par l’informatique, avec la maîtrise d’une tonne d’outils de cartographie). J’ai fait mon stage au CNRS pour réaliser un système de calcul du continuum écologique au maintien de la biodiversité, soit la zone “pas-touche” pour pas tuer complètement la planète. C’était absolument passionnant, mais ma vie personnelle à ce moment là était un vrai bordel (maladie, rupture, perte de repères), et malgré mon décrochement des études, je me suis laissée convaincre par mon professeur préféré de continuer en Master. Je passe l’épisode de ce Master 1 en Climat Risques Environnement Santé qui m’a fait comprendre que même si j’aimais passionnément le sujet, mon caractère ne correspondait pas à du travail de recherche.

MBA en Communication

J’ai donc tout fait pour finir mes études dans un domaine différent mais qui me donnait envie ; je suis partie à Paris, j’ai trouvé une alternance qui me plaisait pas (la pire expérience professionnelle de ma vie), et j’ai fait ce qu’il y avait à faire, en serrant les dents financièrement.

Pourquoi je vous sors tout cet énorme paragraphe sur mes études ? Parce que ce joyeux bordel est au final à la source de mon travail de freelance.

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Mes jobs avant d’être freelance

Loin de vouloir faire un CV, ces expériences en tant que salariées ont été un véritable atout pour décrocher des missions en freelance. Elles sont donc importantes dans mon expérience.

Des jobs étudiants dans le commerce

Une première entrée dans le monde du service client. Je suis vraiment partie du bas de l’échelle de ce domaine, et j’ai donc une vraie expérience de ce qu’est le contact avec le client, et comment le gérer.

Assistante chargée de projet marketing

Ce fut mon premier “vrai” job, et ma plus belle expérience ! Je suis passée des call centers au co-management de projets entourant les économies d’énergie, avec un rapport B2B et B2C. Une expérience très enrichissante qui m’a apporté un tas de connaissance.

Chargée de projet Qualité Client

Contre toute attente, en ne trouvant pas de poste dans la communication “verte”, j’ai fini par être très apprécié pour mes compétences en service client … et sans surprise, c’est encore un atout aujourd’hui en freelance ! C’est donc chez AccorHotels que j’ai réalisé ma dernière activité salarié. C’est dans cet énorme entreprise, où j’avais des opportunités pour continuer et évoluer, que j’ai compris que le travail en tant qu’employé ce n’était pas pour moi. J’avais une telle angoisse à aller travailler, je me sentais si inutile, mes compétences si peu exploitées, que j’en avais la boule au ventre. Je me butais sans cesse à la hiérarchie, au copinage obligatoire, au look à avoir (que je ne respectais pas, je mettais mes HOKA fluo avec ma robe), les horaires qui font que tu es un bon employé.

Je ne me suis jamais autant remise en question que lorsque je travaillais là-bas. Sur le papier, j’avais coché toutes les cases ; j’étais bien payée pour une junior, dans une entreprise de prestige, on était content de mon travail, et j’aimais assez ce que je faisais dans le principe … et pourtant je me sentais vide, inutile, angoissée, nulle.

Quand j’ai décidé de devenir auto-entrepreneur

Je n’avais pas vraiment d’idées de ce que je voulais faire. Je suis assez précipitamment de ce poste, je suis rentrée chez mes parents, et pendant 3 mois j’ai juste été dans le déni, refusant de créer mon statut ; je ne me trouvais pas légitime, puis qu’est-ce que j’allais faire ? J’avais bien une petite idée, mais ce sacré syndrome de l’imposteur…

Créer sa propre activité par passion

Depuis un an, je racontais mes pérégrinations sportives sur ce blog (qui s’appelait alors Visit&Run) , et je rêvais de faire courir les gens avec moi sur des parcours atypiques fait pour découvrir la ville autrement. Et au détour, d’une rencontre, Julie des restaurants Côme a fait valser mon sentiment d’imposture, et 1 mois et demi après avoir finalement créer mon statut, j’ai lancé mon premier run culturel, en février 2018.

Aujourd’hui, cette aventure s’appelle Parcourir Autrement, et ce n’est toujours pas mon activité à plein temps (mais ce n’est pas un souhait, et je vous explique ça plus bas), mais c’est surement ma plus belle aventure professionnelle !

J’ai créé ma propre activité, par pure passion !

En 2020, l’ambition est de transformer ces runs culturels en une approche plus globale du running ; les retraites runnings en France et en Europe seront lancés dès que cela sera possible (au vu de la crise sanitaire actuelle).

Comment avoir des revenus en étant auto-entrepreneur ?

Comme dit plus haut, Parcourir Autrement n’est pas mon activité principale. Ce blog ou Instagram, encore moins, même s’ils peuvent m’apporter épisodiquement des revenus . Mais alors, comment je fais pour vivre ? Et bien, j’ai utilisé mes compétences en service client et en rédaction !

Avoir plusieurs cordes à son arc quand on est freelance

Certains appellent ça être agile, mais vous l’aurez peut-être compris, être catégorisée, c’est pas mon truc. Travailler dans différents domaines, c’est la possibilité de satisfaire mon monstre intérieur, avide de savoir, de compétences, et de savoir-faire. Je suis incapable de me satisfaire d’une activité ; ça me rend triste, j’ai l’impression qu’il me manque quelque-chose.

A l’heure actuelle, je suis travaille donc dans deux autres domaines, en plus de mes casquettes Parcourir Autrement et blogueuse. Ce sont le CRM (du SAV joliment dit, car quand on travaille pour des petites entreprises, on ne fait pas que “manager”), et la rédaction (print et web).

Comment je trouve mes clients en freelance ?

Pour ce qui concerne le service client, je travaille et j’ai travaillé pour des start-up seulement. On y trouve un lien qui me correspond mieux, et j’aime la rapidité de mise en place de nouveautés qu’on peut y rencontrer. Je les ai trouvés via des annonces sur les réseaux ou sur des sites comme Welcome to the jungle. Il m’est arrivé de devoir convaincre de mon aptitude à faire le job en télétravail, alors qu’il cherchait une personne au bureau. Mon expérience en relation client et en télétravail a grandement joué en ma faveur, mais je sais aussi qu’il ne faut pas avoir peur de demander et de négocier.

Je n’ai pas lâché le morceau même si on considérait que c’était le job d’une journaliste …

Pour la casquette rédactrice, j’ai fait mes premières piges au culot. J’ai contacté le magazine qui me faisait envie, et j’ai parlé de ma passion, de mon blog, et de mon amour à manier la plume… et j’ai décroché une première pige, qui a plu ! Je continue donc à faire quelques gros reportages et piges pour ce magazine. J’ai également été correspondante locale pour Nice-Matin, et j’ai pu faire deux gros sujets pendant mes quelques mois chez eux, dont celui de mes rêves, parlant de We are the Orca et Little Gypsy ; encore une fois, j’ai proposé le sujet et je n’ai pas lâché le morceau - même si on considérait que c’était le travail d’une journaliste et non d’une correspondante.

Mon poste en tant que responsable de rubrique Bien-Être dans le magazine web Les Éclaireuses, c’était aussi du culot ; il cherchait une stagiaire, je me suis proposée en freelance.

Comment s’y retrouver quand on a plusieurs domaines d’activités ?

Je navigue donc entre plusieurs eaux et je m’éclate ! Je sais à peu près comment se passeront les prochains mois, parfois (comme en ce moment) plus de CRM, d’autres plus de rédactions. Je m’organise en conséquence, avec des créneaux horaires pour chaque client. Mon cerveau est une commode à multiple tiroirs, et mon agenda est mon meilleur ami.

Il n’y a pas de bonnes façons d’être freelance !

J’utilise aussi de bons outils, comme Freebee * pour la facturation, ou Shine * comme banque. Je m’entoure avec une conseillère du BGE de Nice, qui m’aide à faire financer mes formations, et à structurer mon entreprise avec mes multiples activités. *liens de parrainage

Je crois qu’il n’y a pas de bonne façon d’être freelance ; la mienne s’approche du digital nomad, puisque je peux travailler de n’importe où tant que j’ai mon ordinateur, hormis les quelques moments de présence avec les participants aux événements Parcourir Autrement.

Où travailler quand on est freelance ?

Vaste question ! Je n’ai jamais vraiment essayé de coworking, sauf ponctuellement comme AntiCafé. Je préfère travailler de chez moi, en pyjama si je veux, la musique à fond, à chanter et danser sur mon swissball. Parfois, je travaille en me déplaçant : trains, cafés, assise par terre dans un aéroport, je n’ai aucune limite. A partir du moment où j’ai mon ordinateur, je sais que je peux travailler (avec un partage de connexion par exemple). Je crois que c’est ce que j’aime le plus d’ailleurs dans mon statut de freelance !

Les difficultés d’être freelance

Jusqu’à présent, tout était bien beau, mais je tiens quand même à préciser qu’être freelance, ce n’est pas un conte à l’eau de rose. On peut faire un nombre incalculable de bêtise en créant son statut seul.e (merci ma conseillère, rencontrée après la création, qui m’a aidé à tout remettre dans l’ordre). Il ne faut pas avoir de phobie administrative, ou du moins être capable de prendre le taureau par les cornes pour s’occuper des nombreux papiers : URSSAF, impôts, SSI … on ne sait plus où donner de la tête, et parfois on doit réparer les gourdes de l’administration (coucou le changement d’adresse non demandé !)

En plus de ça, la couverture sociale n’est plus la même ; on a plus de mutuelle de société, on doit payer notre propre mutuelle. Il faut aussi prendre une prévoyance santé dans le meilleur des cas (ce que je n’ai pas pu encore faire).

Au niveau des locations, achats, etc, on se retrouve souvent confronté à des refus ou des demandes rocambolesques comme 6 mois de loyers d’avance pour un taudis parisien (soit 3000€ cash). On m’a refusé un crédit à la consommation de 500€ pour acheter des meubles pour mon nouvel appartement. On a parfois l’impression de ne rien valoir, même si on gagne très bien notre vie.

Il faut donc pouvoir gérer psychologiquement tous ces aspects pour garder le plaisir d’être à son compte.

Mon futur en tant que freelance

En pleine crise sanitaire, j’ai perdu beaucoup de missions. Parcourir Autrement survit, et pas mal de projets sont à l’arrêt. Alors je donne encore plus de cordes à mon arc :

  • je me forme en SEO pour me proposer sur des missions de rédaction SEO mais aussi, de chargée de projet SEO junior

  • je suis bientôt coach sportive diplômée !

Je continuerais à faire ces jobs en freelance. Ma propre entreprise est celle dans lequelle je suis le plus restée, dans laquelle je me sens le mieux, et c’est une aventure qui dure depuis 2 ans et demi. Je crois que le plus difficile, c’est d’expliquer ce que je fais en soirée ! :)

J’espère que cet article très long vous aura plu, et dites moi en commentaire si vous avez d’autres questions, ou si vous aimeriez un vlog (sur IGTV et Youtube) sur une journée/semaine dans ma vie de freelance, ou encore un live sur Instagram !

Merci de m’avoir lu,

Camille Courtenvert